Un vieux moulin suscite la nostalgie des habitants de Sidi Bakhti dans la région d’Oran

Un vieux moulin continue de susciter un sentiment de nostalgie auprès des habitants du village de Sidi Bakhti, pas loin d’Oran, quatre ans après sa fermeture.

Datant de 1949, il reste l’un des lieux vivants de ce village de la commune de Aïn El Kerma, pratiquement hors du temps et de l’espace, à une dizaine de kilomètres au nord de Boutlelis (Oran).

Un moulin qui représente pour la population locale un lieu chargé d’histoire, considéré comme un haut-lieu de la Révolution de novembre 1954, a indiqué Saïd Cheraïr, qui se bat pour en faire un patrimoine d’exception.

Ce sentiment d’attachement à ce moulin s’est renforcé davantage avec le passage d’une équipe italienne qui a tourné, dernièrement à Sidi Bakhti, quelques séquences du film "Le Premier homme" de Gianni Amélio, adapté de l’œuvre d’Albert Camus, a-t-il affirmé.

Le choix du tournage du film a été motivé particulièrement par le fait que Sidi Bakhti a su garder, malgré les aléas du temps, son charme pittoresque, a enchaîné la présidente de l’association des femmes rurales "Main dans la main" de la wilaya d’Oran, Mme Baba Ahmed Allou, qui estime qu’au delà de cet attrait socio-historique, il y a un devoir de mémoire pour préserver ce vieux moulin.

"Le village connaissait une animation dans le temps où le moulin était opérationnel", a argué un autre habitant expliquant que la présence du meunier a toujours renforcé cette proximité entre les habitants.

Le village est flanqué au milieu d’une montagne qui culmine à près de 600 mètres d’altitude sur des plaines relativement abruptes qui se succèdent jusqu’à la forêt de M’sila. Son moulin attirait de nombreux agriculteurs qui venaient moudre des céréales.

Sidi Bakhti, constitué de vieilles masures construites en pierres, a gardé son aspect originel, prolongeant ainsi un mode de vie traditionnelle. Avec le moulin appartenant à la famille Bakhti, il est arrivé à perpétuer cette "douceur de vivre" chère aux habitants, comme le dit avec nostalgie Ammi El Hadj, un agriculteur de la région qui prie pour la rébabilitation de ce patrimoine.

"C’est dommage que toute une vocation s’évapore", a-t-il dit en évoquant quelques souvenirs, ceux en rapport avec tous ces gens qui venaient les lundis moudre le blé et l’orge.

Le propriétaire du moulin, Amar Bakhti, explique que ses enfants ne tiennent pas à maintenir cette activité en milieu rural. "Je suis aujourd’hui malade et les enfants ne veulent pas poursuivre cette activité", a-t-il fait remarquer.

Sur cette terre nourricière et généreuse à souhait, le moulin était la principale activité industrielle, a laissé entendre de son côté un vieux apiculteur, indiquant que le secteur prépondérant était et demeure l’agriculture, notamment les céréales.

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