Tunisie: un groupe revendique au nom de l’EI la décapitation d’un jeune berger

Un groupe jihadiste a revendiqué au nom du groupe Etat islamique (EI) la décapitation d’un jeune berger tunisien, l’accusant d’avoir informé l’armée sur ses mouvements dans la région de Sidi Bouzid (centre-ouest), dans une vidéo diffusée dimanche sur internet.

La décapitation de cet adolescent, le 13 novembre, a suscité émoi et colère en Tunisie. Ses assassins avaient ordonné à un proche de la victime, Chokri, 14 ans, témoin de la scène, de ramener la tête enveloppée dans du plastique à sa famille.

La vidéo publiée dimanche, dont l’authentification n’a pu être confirmée à ce stade, commence par un message écrit sur "la vérité de l’apostat Mabrouk le berger" qui, selon le texte, donnait à l’armée tunisienne des informations sur "les soldats de l’Etat islamique".

"C’est le destin de tous ceux qui sont dans les rangs des tyrans de la Tunisie contre Jund al-Khilafa (les soldats du califat, en arabe)", est-il également écrit.

Puis la vidéo montre le berger, l’air effrayé, répondant aux questions d’un interlocuteur hors champ et dont la voix paraît modifiée. Les mains attachées derrière le dos, le jeune homme, qui porte un pull gris, affirme avoir été payé par un militaire pour surveiller les activités des jihadistes de la zone.

"Tu as balancé des informations sur les moujahidines pour de l’argent!", assène le jihadiste au berger, qui rétorque avec effroi: "Nous n’avons pas d’argent."

La vidéo se termine par l’exécution du jeune homme et un chant qui menace de "venir pour décapiter" d’autres personnes.

Selon les autorités tunisiennes, Mabrouk Soltani, 16 ans, a été assassiné par des jihadistes armés alors qu’il faisait paître ses moutons sur le mont Mghila.

Le mois dernier, un premier civil – un berger là aussi – avait été enlevé puis tué par des jihadistes dans la région de Kasserine (centre-ouest).

Depuis sa révolution de 2011, la Tunisie est confrontée à un essor de la mouvance jihadiste, en particulier dans les régions frontalières de l’Algérie et de la Libye.

Des dizaines de policiers et de militaires ont été tués et 59 touristes étrangers sont morts cette année dans deux attentats revendiqués par le groupe État islamique (EI).

Mi-novembre, sept femmes accusées de faire la propagande de l’EI ont été arrêtées. "Elles formaient une grande partie de l’aile médiatique de la branche de ce qui est appelé l’Etat islamique-Daech en Tunisie, Jund al-Khilafa", avait précisé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué, utilisant l’acronyme arabe de l’EI.

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