Tennis – ATP – Miami : Roddick, l’homme de tête

Comme en 2004, Andy Roddick remporte le tournoi de Miami. L’Américain a offert une leçon tactique à Tomas Berdych pour s’imposer (7-5, 6-4).

Tennis - ATP - Miami : Roddick, l
Andy Roddick n’est pas reconnu pour son intelligence de jeu. C’est un tort. En finale, l’Américain a proposé une leçon tactique à Tomas Berdych pour remporter (7-5, 6-4 en 1h43′) son deuxième titre à Miami. Tout en puissance en début de carrière, il a su faire évoluer son jeu trop monolithique avec l’arrivée de son entraîneur, Larry Stefanki. Aminci et plus affûté physiquement, il a les moyens de ses ambitions et possède désormais une panoplie plus variée pour épauler son service. Avec le nouveau Roddick, il ne faut pas se laisser éblouir par ce qui brille. La face cachée recèle plus de secrets…

L’intelligence passe par des variations. Aujourd’hui, il sait gagner en faisant mal jouer son adversaire et le Tchèque l’a appris à ses dépens. Installé derrière sa ligne de fond de court, Andy Roddick distille des coups droits très liftés avec des revers très slicés. Il travaille son adversaire au corps, se protège avec un service très efficace et il attend son heure. A 5-5 au premier set, elle arrive. Tomas Berdych commet une double faute et quelques erreurs en coup droit pour offrir le break au 8e mondial. Dans le premier jeu du deuxième set, il cuisine le 20e mondial, 15e dès lundi, avec des revers coupés, des passings de coup droit, de revers et des changements de rythme permanents. Le résultat se traduit sur le tableau d’affichage avec un deuxième break d’affilée. Le Tchèque se retrouve alors au pied d’une montagne face à un adversaire, assis tranquillement devant sa cheminée en attendant le champagne du vainqueur.

Une leçon tactique

L’intelligence passe par des bons choix. Aujourd’hui, le Texan joue juste. Son service, son arme absolue, illustre bien l’ensemble de son jeu. Il ne faut pas seulement regarder le plus brillant avec son nombre d’aces et ses missiles envoyés à 220 km/h (13 aces et 62% de premières balles). Au premier set, il gagne 91% des points sur sa seconde balle. Sa première balle fuse, sa seconde balle gicle et met au supplice Tomas Berdych. Le Tchèque ne se procure aucune balle de break du match… Cette science du pourcentage prend tout son sens dans son ratio fautes directes/points gagnants (18 fautes directes/24 points gagnants pour Roddick, 33 fautes directes/26 points gagnants pour Berdych). Andy Roddick fait moins de points gagnants qu’avant, mais il commet nettement moins d’erreurs.

L’intelligence passe enfin par l’attitude. Lui le sanguin se montre aujourd’hui impassible. Il ne dévoile plus sa frustration et ne donne plus d’indice à ses adversaires. Comme tous les champions, il envoie des signaux de force aux moments importants. En position de force, il enchaîne les points et ne laisse pas respirer son adversaire. Le dernier jeu du premier set est un modèle du genre avec un jeu blanc, ponctué de deux aces et d’un coup droit gagnant. C’est lui qui donne le tempo pendant tout le match. Tomas Berdych adore le jeu en cadence, Andy Roddick ne lui donne jamais la même balle à frapper. Tomas Berdych adore dicter le jeu, Andy Roddick lui montre qui est le patron. Et ce n’est pas une vue de l’esprit. Avec Andy Roddick, il faut aller au-delà des apparences.

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