Quatre axes forts dans le discours royal du 6 novembre

Le discours royal célébrant le 38 anniversaire de la Marche verte a constitué une évolution majeure dans la manière avec laquelle le Maroc doit gérer et approcher l’accomplissement de son unité territoriale. C’est un Roi en excellente santé, au verbe vif, la posture offensive qui a délivré ce discours. Il avait deux objectifs. Le premier était de résumer l’ensemble des acquis réalisés pendant presque quatre décennies de lutte jadis militaire, aujourd’hui politique et diplomatique pour la récupération de son Sahara. Le second était de tracer les contours de l’avenir, de mobiliser les énergies. Un discours riche et déterminé qui contient quatre idées force.

La première concerne un constat royal autour des responsabilités de certaines forces et pays qui mobilisent l’ensemble de leur énergie pour enrayer la marche triomphante du Maroc dans son unité accomplie et sa prospérité. Sans jamais la nommer, L’Algérie était dans la ligne de mire. Ce discours du 6 novembre présente cette originalité de dire des faits crus sur la politique antagoniste et en permanence hostile au Maroc, même si cette stratégie se révèle contre les intérêts de son peuple. Le Roi du Maroc eut cette description qui va faire réfléchir une grande partie de la rue Algérienne: "Ils dilapident de la sorte les richesses et les ressources d’un peuple frère, que cette question ne concerne pas mais se dresse plutôt comme une entrave à l’intégration maghrébine".

Le second point concerne les droits de l’homme. Récemment le président Algérien Bouteflika est sorti d’un long silence pour adresser une lettre à une réunion de soutien aux séparatistes du Polisario qui s’est tenue à Abuja. Dans cette missive, le président algérien demande à ce que les habilitations de la MINURSO soient élargies aux questions des droits de l’homme. Le Roi Mohammed VI a eu cette cinglante réponse en affirmant que le Maroc "refus(ait) de recevoir des leçons (…), surtout de la part de ceux qui bafouent systématiquement les droits de l’homme". Et d’appuyer là où le bât blesse. Et presque pour la première fois dans la bouche royale, cette invitation en forme de défi: " Quiconque souhaite surenchérir sur le Maroc n’a qu’à descendre à Tindouf, et observer dans nombre de régions alentour, les atteintes portées aux droits humains les plus élémentaires".

Sur le respect des droits de l’homme, Le Roi du Maroc a fait aussi ce double constat. Un: Le respect des droits de l’homme est incompatible avec la violence et le chaos. Deux: pour le Maroc, les droits de l’homme sont une priorité politique fondamentale, en témoigne l’architecture institutionnelle destinée à les promouvoir et à la protéger. Comment donc pouvait-il les respecter sur l’ensemble du royaume et ne pas le faire au Sahara marocain?.

Le troisième axe de ce discours du 6 novembre concerne l’agenda politique et économique mis en œuvre pour permettre en essor de cette région. Le Roi Mohammed VI, après mis en valeur tout ce qui a été déjà accompli et qui a participé à transformer radicalement la physionomie de cette région, l’a encore clairement réaffirmé: le Maroc ne va pas attendre la fin de ce conflit pour relever le défi de son développement. Dès aujourd’hui et dans le cadre de l’intégration et de développement régional, une attention particulière sera accordée à tous les projets économiques et sociaux qui contribuent à ce que cette région puisse accéder, à l’instar des autres régions composantes du Royaume, à la croissance, aux développement et à la modernité des infrastructures.

Le quatrième point fort de cette intervention royale fut axé sur les relations avec l’Afrique. Le souverain marocain a souligné avec beaucoup d’emphase les liens vitaux et stratégiques qui lie le Maroc à ses racines africaines. Cet intérêt s’est traduit par les récents tournées et visites que Mohamed VII a effectué dans cette région considérée comme sa profondeur stratégique. C’est pour ces raisons que Le Maroc n’a pas hésité à s’investir sur un triple plan. D’abord économique, en participant à des projets vitaux pour l’économie de certains pays. Ensuite sécuritaire en s’impliquant concrètement dans la lutte contre le terrorisme et tous les autres facteurs susceptibles de déstabiliser la région, comme en témoigne le rôle particulier joué par le Maroc dans la crise malienne. Enfin humanitaire en veillant à élaborer des lois qui protègent et garantissent les intérêts des immigrés subsahariens qui s’installent par la force des choses au Maroc. A noter l’appel royal pour que des drames de type Lampedusa, dont les victimes sont majoritairement Africains, ne se répètent plus.

Le discours Royal du 6 novembre restera dans l’histoire comme le discours de l’offensive, de la transparence et du verbe vrai. Le diagnostic des rapports de forces et des antagonismes régionaux a été clairement posé en des termes qui surprennent par leur vivacité. Le Roi Mohammed VI a redit sa conviction que l’affaire du Sahara était l’affaire de tous les Marocains, une manières d’inviter ses concitoyens à la prendre à bras la corps pour que, à travers des initiatives populaires, une nouvelle dynamique soit insufflée à cette grande cause nationale. Et pour que 38 ans après l’esprit de la valeureuse Marche verte soit encore plus vivace que jamais.

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