Pétrole: Ryad et Moscou envisagent une hausse de production au 3e trimestre

L’Arabie saoudite et la Russie, qui s’entendent depuis 2017 avec d’autres gros producteurs de pétrole pour limiter l’offre, ont évoqué vendredi une possible hausse de la production dès cet été, alors que les prix sont remontés récemment à leurs plus hauts niveaux depuis 2014.

L’idée d’un relâchement de l’offre a entraîné un brusque repli des prix, qui reculaient de plus de 3 % vendredi soir sur les marchés, revenant à 76 dollars à Londres.

Cité par les agences russes lors d’un forum économique à Saint-Pétersbourg, le ministre saoudien de l’Energie, Khaled al-Faleh, a jugé que les pays producteurs auront "bientôt la possibilité de libérer l’offre".

"Comme nous l’avons toujours dit, le retour du pétrole sur le marché doit se faire progressivement. Nous ne le ferons pas rapidement. Cela interviendra probablement au deuxième semestre de cette année", a-t-il ajouté.

"Si nous arrivons à l’idée commune qu’il est indispensable d’assouplir le niveau (de production, ndlr), cela doit se faire à partir du troisième trimestre", a estimé de son côté le ministre russe, Alexandre Novak.

Les deux hommes se sont entretenus jeudi soir pour discuter du sujet alors que l’Opep et ses dix partenaires, dont la Russie, doivent se réunir fin juin à Vienne.

A la télévision russe vendredi soir, Alexandre Novak a expliqué que cette rencontre aboutirait "probablement" à une hausse "progressive" de production: "notre objectif, c’est à la fois de ne pas déstabiliser le marché du pétrole et de ne pas provoquer de surchauffe".

Les 14 membres de l’Opep et dix autres producteurs de pétrole, Russie en tête, ont conclu fin 2016 un accord pour baisser le niveau de production de 1,8 million de barils par jour afin de réduire l’excédent d’offre de brut sur le marché et soutenir les prix.

L’accord de limitation – qui court jusqu’à la fin 2018 – a permis de réduire l’abondance de l’offre et de pousser les prix vers le haut, le baril remontant autour de 80 dollars, contre 30 dollars en janvier 2016.

Mi-mai, la tendance s’est accélérée: le baril de pétrole Brent a dépassé 80 dollars pour la première fois depuis novembre 2014, dopé par les incertitudes autour de l’Iran et du Venezuela. Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a même évoqué la perspective d’un baril à 100 dollars.

"Nous n’avons pas intérêt à une hausse des prix sans fin, 60 dollars nous convient", a expliqué vendredi soir le président russe, Vladimir Poutine, lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg.

Il a jugé "équilibré" un prix du baril à 60 dollars, "suffisant pour prévoir des investissements et les mettre en oeuvre". Il ajouté que des prix supérieurs pouvaient "créer des problèmes pour les pays consommateurs", affecter l’économie mondiale et favoriser les concurrents de la Russie tels les producteurs de pétrole de schiste aux Etats-Unis.

La Russie est un des trois plus importants producteurs de pétrole dans le monde et son soutien est crucial pour que l’accord sur la réduction de la production porte ses fruits.

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