Maroc : la Cour des comptes pointe les dysfonctionnements de la Caisse de dépôts

Un rapport de la Cour des comptes vient de relever des dysfonctionnements au niveau des investissements de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) à l’étranger, qui ont atteint entre juin 2006 et décembre 2007 un total de 6,5 milliards de dirhams sous forme de participations financières dans le capital des sociétés "Club Med", "Vivendi" et "TIUAG".

Le rapport a souligné que la CDG a investi dans les bourses mondiales en dépit "d’un manque d’expérience dans le domaine". Ainsi, la CDG a engagé environ 6,5 MMDH de ressources dont 2,8 MMDH en fonds propres (le reste, soit 3,7 MMDH, en dettes de financement), soit plus de 62% de ses fonds propres, dans des participations à l’international.

« La mission avait pour objectif d’apprécier les aspects institutionnels et de gouvernance, le pilotage stratégique, la mobilisation et l’investissement des ressources ainsi que la politique de filialisation », explique notamment le rapport de le Cour des comptes de 97 pages, qui pointe notamment le fait que la CDG n’est pas encore dotée d’un conseil d’administration dûment constitué et siégeant en véritable organe de décision, d’administration et de contrôle du groupe.

Les auteurs du rapport regrettent également que cette instance soit restée la même depuis 1959, sans que les décideurs n’aient pris l’initiative de moderniser sa structure, malgré la diversification de ses activités et une explosion du nombre de filiales et participations – de 80 en 2007 à 143 en 2017.

La Cour des comptes pointe en outre les résultats mitigés des différentes filiales et participations : si CDG-établissement public, Fipar-Holding et la banque CIH contribuent positivement aux chiffres du groupe, ce n’est pas le cas de la CDG-Développement et de la CGI, qui sont dans le rouge.

La Cour des comptes conseille de procéder à la refonte du cadre juridique et institutionnel régissant la Caisse de dépôts et de gestion, de manière à ce qu’il puisse se conformer aux meilleures pratiques de gouvernance d’entreprise. L’institution doit aussi renforcer le dispositif de contrôle interne et mettre en place un dispositif de gestion des risques à l’échelle du groupe.

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