Maroc : Les Panafricaines se réunissent fin octobre pour déconstruire les mythes sur les migrants

Narjis Rerhaye (A Rabat)

Et de deux pour le Forum des Femmes Journalistes d’Afrique ! Les Panafricaines tiennent rencontre les 26 et 27 octobre prochains à Casablanca. Et quand 204 journalistes venues de 54 pays du continent se rencontrent, l’actualité brûlante est forcément chevillée à leurs plumes et micros. Cette année, le forum des Panafricaines qu’organise 2M est en effet consacré aux « Migrations africaines : une chance pour le continent, une responsabilité pour les médias »

Fathia Elaouni, Rédactrice en chef en charge de l’antenne de Radio 2M, l’une des chevilles ouvrières de l’évènement, est formelle. « Ce n’est pas un forum, ce n’est pas juste une conférence… Nous allons vraiment travailler, nous allons décider ensemble de l’action que nous porterons durant une année,» lance-t-elle à l’adresse des plus sceptiques et autres esprits chagrins.

Deux jours durant, le traitement médiatique des questions migratoires sera donc décortiqué, débattu, analysé. La migration sous toutes ses formes jusqu’aux plus tragiques s’est imposée aux journalistes africains. Les migrants africains font désormais la « Une ». Font-ils pour autant l’objet d’un traitement médiatique objectif et éthique ? La question se pose avec force et les Panafricaines ont bien d’y apporter des pistes de réponses.

En 2016, quelque 66 millions de personnes dans le monde ont quitté leur région ou leur pays essentiellement pour des raisons politiques, économiques ou sociales. Parmi cette population, 22,5 millions d’hommes et de femmes sont des réfugiés. La moitié d’entre eux a moins de 18 ans. Les derniers chiffres de l’ONU sont édifiants l’ONU : plus de 258 millions de personnes résident en dehors de leur pays natal, ce qui représente 3,4% de la population mondiale.

Stéréotypes, préjugés, traitement simpliste, stigmatisation, rejet et désinformation : dans les rédactions, le sujet « migration » est appréhendé souvent à mille lieux du professionnalisme.

A Casablanca, entre plénières et ateliers, les journalistes africaines se fixent comme ambition de déconstruire les mythes. Une responsabilité qui incombe en grande partie aux médias qui façonnent, eux, la perception du migrant. « La déconstruction de ces mythes incombe en grande partie aux médias. Un traitement inexact ou biaisé a pour conséquence de déformer la perception du migrant, nourrir la stigmatisation et le rejet, voire même mener à la désinformation. L’enjeu pour les journalistes est de militer pour un traitement plus juste des questions migratoires, quelle que soit leur complexité, » ont expliqué les organisateurs de la 2ème édition des Panafricaines au cours d’une conférence de presse donnée en début de semaine à Casablanca.

7 ateliers sont au programme de cette édition. Du traitement journalistique des questions migratoires aux mineurs en errance en passant par les migrations climatiques ou encore les mobilités féminines, les Panafricaines ont de l’ouvrage sur le métier.

Moment fort du Forum, la tenue un grand débat sur la thématique « D’une rive à l’autre, pour un regard juste sur les migrants ». Des échanges et des débats qui ne resteront pas lettre morte, assurent les initiateurs des Panafricaines. Un plan d’action 2018-2019 sera adopté. Signe des temps qui changent, les journalistes africaines du Forum seront invitées à voter pour définir les priorités et les urgences de la nouvelle feuille de route.

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