Maroc: La réforme du champ religieux, un projet sociétal

Les initiatives pertinentes entreprises par SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, en matière de réforme du champ religieux ambitionnent d’assurer la sécurité spirituelle du citoyen, au Maroc et à l’étranger, de renforcer l’encadrement des institutions religieuses et l’unité doctrinale, et de consacrer les constantes religieuses inscrites dans le référentiel du Royaume depuis des siècles.

Maroc: La réforme du champ religieux, un projet sociétal
Se déclinant en chantiers de réformes touchant les différents domaines du champ religieux au Maroc, depuis une décennie, ces initiatives montrent que la sphère religieuse demeure un chantier fondamental dans le projet sociétal conduit sous l’impulsion de SM le Roi.

Un tel engagement a été réaffirmé par le Souverain dans le discours royal définissant l’organisation du Conseil supérieur des Ouléma (avril 2004), en soulignant que l’attachement à l’unité doctrinale de la Oumma n’a d’égal que l’impératif constitutionnel de préservation de l’unité nationale.

De par la responsabilité qui incombe à SM le Roi en tant qu’Amir Al Mouminine, dépositaire de l’Imamat suprême, fondée sur les liens de la Béia (Allégeance), le Souverain ne cesse d’accorder un intérêt particulier à la chose religieuse pour assurer l’essor de la vie spirituelle des citoyens et mener des réformes profondes touchant les différentes institutions concernées par la conduite des affaires religieuses.

En tête de ces réformes figurent la rénovation des structures du Conseil supérieur des Ouléma, la mise à niveau des Imams pour améliorer leur profil académique et leurs performances en matière d’éducation religieuse, l’intérêt prioritaire porté aux mosquées et la place éminente accordée aux savantes (Alimates, prédicatrices et Mourchidates), en matière d’encadrement de la vie familiale et la prise en charge des questions propres à la femme.


+UNE MISE A NIVEAU DE L’ENCADREMENT RELIGIEUX+.

Dans le souci de préserver le référentiel religieux du Maroc basé sur la modération, la tolérance et le juste milieu, et le prémunir contre les tentations de l’extrémisme, de l’ostracisme et des excès, le Maroc s’est basé dans sa démarche de rénovation du champ religieux sur une stratégie intégrée, globale et multidimensionnelle, comprenant trois volets : l’institutionnel, l’encadrement et l’éducation islamique authentique.

L’aspect institutionnel a englobé la restructuration du ministère des Habous et des Affaires islamiques, avec la création par dahir de plusieurs directions chargées de l’enseignement originel, des mosquées, des affaires islamiques, outre la nomination de délégués régionaux du ministère qui ont pour attributions de veiller à une gestion saine des affaires religieuses et de réhabiliter et rénover l’institution du wakf pour l’inscrire en phase avec les finalités sociales et les objectifs de solidarité et de bienveillance envers les catégories démunies.

Les réformes institutionnelles se sont traduites également par l’amélioration de l’encadrement religieux, à travers notamment la refonte des structures du Conseil Supérieur des Ouléma, conformément aux Hautes orientations royales, de sorte que cette structure soit dotée désormais d’une antenne locale au niveau de chaque province et de chaque préfecture qui veille à une gestion de proximité des affaires religieuses et assure les missions d’orientation et de conseil des citoyens pour ce qui a trait à leur vie religieuse.

Ce conseil assure aussi un déploiement au delà des frontières nationales en direction de la communauté marocaine immigrée dans le cadre des efforts de préservation de l’identité doctrinale et nationale.

Le chantier afférent à ce volet a concerné, d’autre part, la réforme de "la Ligue Mohammedia des Ouléma du Maroc" qui constitue désormais une institution efficace opérant en interaction avec les conseils des ouléma, pour tout ce qui a trait à la gestion de la chose religieuse, ainsi que Dar Al Hadith Al Hassania, qui depuis 1973, figure parmi les établissements dispensant une formation supérieure dans le domaine religieux et dont est issue une élite d’Ouléma jouissant d’une formation académique de haut niveau.

Le troisième volet concerne l’éducation islamique inspirée des préceptes magnanimes de la religion musulmane et la formation académique adossée à une parfaite connaissance des défis et enjeux inhérents à la vie moderne.

SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine a tenu, à maintes occasions, à expliciter la démarche du Royaume consistant à moderniser les cursus d’enseignement islamique, unifier leurs programmes et assurer leur ouverture sur les autres disciplines et cultures, et ce en veillant à leur mise en harmonie avec les autres filières de formation, de façon à assurer la cohérence du système d’enseignement et éviter les dérives de l’ostracisme et du repli sur soi.

A cet égard, SM le Roi Mohammed VI, suivant la tradition de Ses glorieux ancêtres, s’est attaché à réhabiliter l’enseignement originel et les écoles coraniques en vue de conforter leur rô le dans l’encadrement religieux et les prémunir contre toute altération pouvant porter atteinte à l’identité marocaine.

+L’IMPLICATION DE LA FEMME, UNE JUSTE CONSECRATION+.

Nul doute que la mise à contribution de la femme savante dans la gestion de la chose religieuse, que ce soit en tant que membre des conseils des ouléma ou en sa qualité de Mourchida, constitue une juste consécration étant donné la place reconnue à la femme dans la révélation et la tradition prophétique, en ce qu’elle est l’égale de l’homme en matière de prescriptions. Ce faisant, le Maroc contribue tangiblement à corriger l’image véhiculée ailleurs sur l’Islam dans le cadre de campagnes de dénigrement inconsidérées.

Cette contribution se veut également une marque de confiance royale envers les capacités de la femme à apporter son concours positif aux différents domaines de la vie nationale, et ce avec mérite et responsabilité, à l’image de la représentation dont elle jouit au sein du Conseil supérieur des Ouléma (quatre femmes) et dans les conseils locaux des oulémas.

Dans le même cadre, la sortie de la première promotion de Mourchidates en avril 2004 (50 lauréates) a constitué une autre avancée sur la voie du renouveau du champ religieux et du développement de l’encadrement pour prendre en charge les questions propres à la femme, éclairer la lanterne des jeunes filles et les élever dans la fierté d’appartenir à la nation et d’en porter les constantes et les symboles sacrés, et ce dans l’attachement aux valeurs et aux principes immuables de l’Islam tolérant.

La Haute sollicitude royale envers les questions touchant aux droits de la femme et le souci du Souverain de la promouvoir au rang dont elle est digne dans la société et la famille, sont illustrées de manière éloquente par le message que SM le Roi, Amir Al Mouminine, avait adressé à la première rencontre nationale des Alimates, prédicatrices et Mourchidates, tenue du 17 au 19 juillet à Skhirat.

Le Souverain y rappelle, notamment avoir ouvert à la femme "la porte pour qu’elle prenne part, en tant que membre à part entière de l’institution religieuse, à l’action respective du Conseil Supérieur des ouléma et des conseils locaux des ouléma. Parallèlement, Nous lui avons permis de se joindre à ses frères les ouléma dans le cadre des causeries religieuses hassaniennes du Ramadan au cours desquelles elle a, en effet, donné la mesure de sa compétence académique, en parfaite émule de ses confrères hommes".

+CONFORTER LE ROLE DE LA MOSQUEE+.

Le projet novateur de SM le Roi dans le domaine religieux a accordé une place importante à la mosquée, eu égard à sa mission dans l’encadrement de la vie religieuse. Le personnel en charge du culte a bénéficié à cet égard de l’intérêt éminent de SM le Roi, à travers l’opération nationale de mise à niveau et de formation des Imams, telle que déclinée à travers "Mithaq Al Oulamae", l’objectif étant de "rénover le discours religieux et améliorer les performances des institutions religieuses, de sorte qu’elles puissent se mettre en phase avec la dynamique à l’oeuvre au sein de la société marocaine, suivre l’évolution intellectuelle et culturelle qui a cours et saisir la portée des mutations accélérées intervenues à l’échelle mondiale", comme cela est explicité dans le message adressé par SM le Roi à la première rencontre des Alimates, prédicatrices et Mourchidates.

Le Souverain souligne, à cet effet, que " le programme ambitieux pour l’encadrement et la mise à niveau des Imams aura un impact indéniable et des retombées positives sur l’action menée en vue de définir une nouvelle mission pour la mosquée et mettre en exergue le rôle qui lui incombe en tant que lieu propre à éduquer et à éclairer les esprits".

Dans cette perspective, un programme de mise à niveau a été lancé en juin dernier au profit de 45.000 imams pour un coût de 200 millions de DH. 1500 encadrants supervisent cette opération au niveau des différentes communes urbaines et rurales.

Dans le même sillage, de hautes instructions royales ont été données pour améliorer la situation matérielle et morale du personnel en charge des institutions religieuses.

Les chaînes de radio et de télévision Mohammed VI du Saint Coran, créées à l’initiative de SM le Roi, Amir Al Mouminine, connaissent un succès indéniable, et ce au regard de la forte audience dont elles bénéficient et du rayonnement qu’elles ont au delà des frontières nationales.

Ce succès est à mettre au crédit de la ligne suivie par les deux chaînes qui développent une approche de proximité en traitant des problèmes inhérents à la vie des citoyens, sur la base du référentiel tiré du Saint Coran et de la Tradition du Prophète Sidna Mohammed, prière et paix sur Lui. Le choix multilingue (arabe, arabe dialectal, amazigh, français et anglais) ainsi que la place importante accordée dans les programmes à la déclamation du Livre Saint et à des émissions interactives ont aussi favorisé pour beaucoup le rayonnement de ces stations.

+LES CAUSERIES HASSANIENNES, UNE TRADITION CONSACREE+.

Les causeries hassaniennes du mois sacré de Ramadan, qui se tiennent sous la présidence de SM le Roi, Amir Al Mouminine, ont consacré une tradition qui conforte la singularité du Maroc, en tant que foyer de rayonnement de l’Islam et de diffusion du savoir et de la connaissance, ressourcés aux deux référents que sont le Livre Saint et la Sunna du Prophète.

Les causeries hassaniennes ont connu, sous l’ère de SM le Roi Mohammed VI, un renouveau qualitatif avec la mise à contribution de la femme savante, qui a désormais accès à ce cercle de grande érudition, y devenant l’émule de ses confrères les Ouléma.

Le renouveau qui touche les différents domaines du champ religieux a englobé en outre la mise à niveau du site du ministère des Habous et des Affaires islamiques, et la reconnaissance du mérite des jeunes, notamment à la faveur de l’institution de Prix de mérite décernés aux Talebs mémorisateurs du Saint Coran et aux lauréats qui excellent dans les domaines des sciences religieuses, de l’exégèse, du hadith ou de la calligraphie.

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