Le jihad en famille: ouverture du procès de la fratrie Bekhaled aux assises à Paris

Le procès de quinze personnes, dont six membres d’une même fratrie, soupçonnées d’être impliquées dans une filière d’acheminement de combattants vers la Syrie et, pour certaines, dans un projet d’attentat en 2014 dans la métropole lyonnaise, s’est ouvert lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris.

Les débats, qui devaient se tenir à huis-clos, sont finalement publics. L’avocate générale a demandé la levée de la publicité restreinte, car l’accusé qui était mineur au moment des faits est depuis devenu majeur.

Dans le box des accusés, ont pris place, côte à côte, Reda, Farida et Karim Bekhaled. Leurs trois frères, Mohamed, Rafik et Farid sont eux jugés par défaut: partis combattre en zone irako-syrienne, ils sont toujours recherchés.

Au total, huit des quinze accusés font l’objet d’un mandat d’arrêt.

Tous sont jugés pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et encourent des peines de 20 ans de réclusion criminelle.

Reda Bekhaled, personne centrale dans ce dossier, a été interpellé en septembre 2014, à Vaulx-en-Velin, dans la banlieue de Lyon. Ce jeune homme de 23 ans, détenu à l’isolement, est arrivé devant la cour, calme, visage fin et pâle, cheveux longs.

Cet ancien membre du groupuscule islamiste radical Forsane Alizza dissout en 2012, est accusé d’avoir voulu mener une attaque dans la région de Lyon avec son frère Karim.

Il aurait cherché à obtenir une lettre d’accréditation auprès de l’organisation État islamique (EI), qui aurait permis à l’organisation de revendiquer l’attaque. Chez lui, a été découverte une kalachnikov avec son chargeur approvisionné de 28 cartouches et il portait un revolver lors de son interpellation.

Les deux frères sont également soupçonnés d’avoir organisé le départ de candidats au jihad en Syrie pour l’EI.

Farida Bekhaled, l’aînée et seule fille de la fratrie, aurait elle aidé à financer les activités de ses frères, grâce à une prime de licenciement et des prêts à la consommation.

La cour d’assises spéciale, compétente pour les crimes terroristes et composée uniquement de magistrats professionnels et non de jurés populaires, devrait rendre son verdict le 30 novembre.

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