Le Maroc fait de la coopération Sud-Sud un vecteur d’émergence d’une Afrique nouvelle (Mohammed VI)

Le Maroc fait de la coopération Sud-Sud un vecteur de l’émergence d’une Afrique nouvelle, confiante en ses potentialités et ouverte sur l’avenir, a affirmé le Roi Mohammed VI, soulignant qu’il s’agit d’un engagement constitutionnel inscrit en lettres d’or dans la norme suprême du Royaume.

Dans un message adressé aux participants à la quatrième édition du Forum Crans Montana, qui a ouvert ses travaux vendredi à Dakhla, le Souverain a indiqué que le Maroc, qui s’engage à consolider ses relations de coopération et de solidarité avec les peuples et les pays d’Afrique, en particulier avec les pays subsahariens et sahéliens et à renforcer la coopération Sud-Sud, compte parmi les pays africains qui ont l’ambition et la volonté de faire en sorte que le Continent prenne en main son destin.

Pour ce faire, a indiqué le Roi, le Maroc a développé un véritable modèle innovant de Coopération Sud-Sud qui se fonde sur l’échange de connaissances, de compétences, d’expertises et de ressources, tout en associant l’ensemble des sous-régions du Continent et des secteurs pertinents.

Placée au cœur de la politique africaine du Royaume, la coopération Sud-Sud "se veut intégrée et multidimensionnelle", a ajouté le Souverain, notant que «depuis 15 ans, 1.000 accords de coopération ont été signés avec 28 pays africains; ils ont trait à des domaines aussi variés que l’éducation, la santé, la formation, l’infrastructure et l’agriculture».

«Qu’il s’agisse de transfert des technologies, de partage du savoir, d’établissement de Partenariats Public-Privé dans divers secteurs ou de formation et d’enseignement supérieur, le Maroc a su développer une expertise reconnue sur l’échiquier africain», a poursuivi le Roi, faisant observer que l’offre marocaine était unique dans son genre dans la mesure où elle place l’humain au centre de ses préoccupations et combine l’économique et le social, le culturel et le cultuel, le sécuritaire et le militaire.

Rappelant le nombre important des étudiants africains qui poursuivent leurs études supérieurs au Maroc, le Souverain a indiqué que la coopération Sud-Sud que le Maroc met en œuvre s’exprime dans l’ensemble des problématiques qui ont trait à la stabilité et au développement du Continent dont l’un des domaines d’expression est la migration.

Le Roi a rappelé, à cet égard, qu’en Sa qualité de Leader de l’Union Africaine pour la question de la Migration, Il avait proposé au 30ème Sommet de l’UA, «un Agenda Africain pour la migration» qui recommande notamment la création d’un observatoire Africain de la migration et la désignation d’un Envoyé Spécial de l’UA chargé de la Migration, en vue d’appréhender le phénomène dans sa globalité de manière pertinente.

Le Souverain a ajouté que le Royaume a été précurseur en matière d’accueil et de gestion des flux de migrants en situation irrégulière présents sur son territoire, notant que «cette initiative, à vocation fondamentalement humanitaire, constitue non seulement une nouvelle forme de solidarité envers nos frères africains mais elle conforte également notre engagement inamissible auprès des populations africaines».

«Le phénomène migratoire constitue une opportunité et non une menace », a indiqué SM le Roi, soulignant que la crise migratoire actuelle «ne doit pas être vécue comme une fatalité» et qu’elle appelle à un renforcement de la coopération, d’abord entre pays africains, ensuite avec les pays du nord.

Autre domaine d’expression de la coopération Sud-Sud développée par le Maroc est celui de la lutte contre les effets dévastateurs des changements climatiques.

Conscient de la menace que fait peser ce phénomène sur le développement, la paix et la sécurité de l’Afrique, le Maroc, pays hôte de la COP22, a tenu à opérationnaliser l’Accord de Paris, à travers une COP de l’action qui a placé les préoccupations de l’Afrique au cœur des discussions, a rappelé le Souverain, invitant, à nouveau, «les pays du Nord à tenir les engagements renouvelés à Marrakech, notamment en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de financement des stratégies climatiques des pays du Sud».

«Nous avons saisi l’occasion de ce rendez-vous climatique mondial pour convoquer le premier « Sommet Africain de l’Action », en présence de 41 de Nos frères, Chefs d’Etat et de Gouvernement africains. Ensemble, Nous avons échangé sur les défis liés à la lutte contre les changements climatiques auxquels nous faisons face et nous avons convenu de mesures pratiques à mettre en place, de manière urgente, pour y faire face», a dit le Roi.

«A Mon initiative, le Sommet a décidé d’accorder la priorité au développement du Sahel et en particulier du Bassin du Lac Tchad, des Etats Insulaires et du Bassin du Fleuve Congo», a poursuivi le Souverain qui a fait remarquer que le Maroc a également présenté, à cette occasion, des initiatives concrètes en vue de contribuer à assurer la sécurité alimentaire de l’Afrique, citant à ce propos le projet «Adaptation de l’Agriculture en Afrique» et celui de la « Ceinture Bleue ».

De même, le Royaume a exprimé sa volonté de partager son expérience réussie en matière de promotion des énergies propres et renouvelables, de développement d’une agriculture responsable, ou encore de l’exploitation durable des ressources marines, a affirmé le Roi.

Le Souverain a fait remarquer, à cette occasion, que «pour progresser, l’Afrique doit rassembler toute son énergie et adopter des partenariats novateurs gagnant-gagnant», appelant «les Africains et les Africaines, et particulièrement les jeunes, à se mobiliser, de manière résolue et déterminée, pour relever les défis lancinants auxquels est confronté le Continent et pour s’inscrire dans la dynamique vertueuse de la croissance partagée».

«L’Afrique doit également faire usage de tous les instruments dont elle dispose pour répondre aux attentes légitimes de sa population. L’un de ces outils privilégiés pour l’émergence africaine est la coopération Sud-Sud», a insisté le Souverain.

Dans ce message, le Roi a également affirmé que le Maroc «tient également à mettre en place des projets stratégiques d’envergure», citant à titre d’exemple deux récents projets structurants au niveau Continental, à savoir «le Gazoduc Africain Atlantique dont l’objectif est de refondre le marché régional de l’électricité ou encore l’établissement d’unités de production de fertilisants avec l’Ethiopie et le Nigeria qui vise à améliorer la productivité agricole et favoriser la sécurité alimentaire, dans l’ensemble de la sous-région».

Et Le Souverain d’ajouter que «c’est dans ces perspectives de partage mutuellement bénéfique et de consolidation des partenariats sous régionaux existants que s’inscrit le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle, l’Union Africaine».

Le Roi a, par la même occasion, appelé «l’ensemble des pays frères africains à s’investir davantage dans cette coopération constructive en renforçant l’efficacité de nos institutions régionales et sous-régionales en tant que plateformes d’intégration continentale».

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