Le Maroc dénonce le discours biaisé et sans crédibilité de l’Algérie sur les droits de l’Homme au Sahara

Le Maroc a dénoncé, mardi à Genève, « le discours biaisé, sans crédibilité et sans aucune valeur » qu’entretient l’Algérie sur les droits de l’Homme au Sahara marocain, affirmant que ce pays voisin « ne peut pas être à la fois juge et partie » dans ce différend.

"L’Algérie persiste à évoquer, à tort, les droits de l’Homme au Sahara marocain alors qu’elle les bafoue chez elle", a déclaré M. Hassan Boukili, chargé d’affaires à Genève en réponse à une déclaration de l’ambassadeur algérien devant le Conseil des droits de l’Homme (CDH) dans laquelle il a appelé le CDH à "accorder une attention particulière à la protection des droits de l’homme au Sahara".

"L’Algérie est mal placée pour parler des droits de l’homme au Sahara marocains, en raison de son implication en tant que partie prenante dans ce différend, l’Algérie est tout sauf observateur dans ce différend. Elle est engagée depuis 1976, politiquement, diplomatiquement et financièrement en faveur d’un projet séparatiste au Sud du Maroc", a expliqué le diplomate marocain.

Le diplomate a précisé que "l’Algérie n’a aucune crédibilité pour parler des droits de l’homme au Sahara marocain en raison de ses déficits internes dans ce domaine et de sa fermeture aux mécanismes onusiens des droits de l’Homme et aux ONG internationales".

L’ambassadeur algérien, a-t-il fait observer, "se contredit lorsqu’il revendique la protection des droits de l’Homme au Sahara marocain alors que l’Algérie les bafoue chez elle".

"La répression en Kabylie, la violence et la discrimination à Ghardaya et les violations dans les camps de Tindouf continuent de déferler la chronique nationale, régionale et internationale", a ajouté le diplomate.

"L’ambassadeur d’Algérie se contredit également lorsqu’il attire l’attention sur les droits de l’Homme au Sahara marocain alors que son pays demeure le seul pays maghrébin fermé aux mécanismes onusiens des droits de l’homme et aux ONG internationales",a-t-il encore fait observer.

Il a dans ce contexte rappelé la lettre conjointe adressée en février dernier par cinq ONG internationales au gouvernement algérien, dans laquelle elles déplorent son "refus pendant de longues années de délivrer des visas d’entrée à des ONG des droits de l’Homme et leur persistance à entraver l’action des militants locaux".

S’agissant des violations dans les camps de Tindouf, la responsabilité internationale de l’Algérie demeure pleine, directe et imprescriptible, au vu de ses obligations internationales découlant du droit international des droits de l’Homme et du droit international des réfugiés.

"L’ambassadeur algérien omet sciemment que son pays a inauguré son mandat au sein de ce conseil par l’assassinat le 5 janvier 2014 de deux jeunes sahraouis vers la frontière algéro-mauritanienne". "Cet assassinat est révélateur du peu de cas dont l’Algérie fait des droits de l’Homme en général et du droit à la vie en particulier des populations retenues dans les camps de Tindouf", a-t-il fait valoir.

"N’en déplaise à la délégation algérienne, le succès de la visite de Mme Navi Pillay, Haut-commissaire aux droits de l’Homme au Maroc est la meilleure réponse aux calomnies de la diplomatie algérienne au sujet du Sahara marocain", a souligné le diplomate.

Il a affirmé que l’ambassadeur algérien tente de tremper les Etats membres quand il cite le rapport du secrétaire général de l’ONU et occulte délibérément la résolution du Conseil de sécurité d’avril dernier qui s’est félicitée du rôle des institutions nationales des droits de l’Homme au Sahara. Le texte de la résolution "s’est totalement dissocié des recommandations du rapport que l’ambassadeur a citées", a-t-il précisé.

"Je comprends la profonde frustration de la délégation algérienne, car après la résolution du Conseil de Sécurité et la visite au Maroc de Mme Pillay, elle se sent en chute libre et cherche vainement à s’accrocher à n’importe quoi", a poursuivi M. Boukili. Mais, a-t-il noté, "c’est là une réalité dure que les manœuvres de la délégation algérienne ne peuvent ni changer ni remettre en cause".

Il a de même rappelé que la visite de Mme Pillay au Maroc a eu lieu dans un contexte de grandes réformes démocratiques, d’ouverture et de coopération avec les mécanismes onusiens des droits de l’Homme comme en témoigne ses observations au terme de sa visite. En revanche, a-t-il fait remarquer, "sa visite en 2011 en Algérie est survenue dans un contexte persistant de fermeture aux procédures spéciales, d’interdiction des ONG internationales et de démission totale à l’égard des violations des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf".

Et le diplomate d’affirmer que "le Maroc, cité en exemple par plusieurs rapports d’organes et mécanismes onusiens des droits humains, exporte son expérience en matière de justice transitionnelle, alors que l’Algérie craint toujours d’ouvrir le dossier des milliers de cas de disparitions forcées".

"N’en déplaise à l’Ambassadeur algérien, le Maroc et ses institutions assument pleinement leurs responsabilités en matière de promotion et de protection des droits de l’homme sur l’ensemble de son territoire au nord comme au Sud du Royaume", a-t-il ajouté.

Il s’agit, selon le diplomate, de choix nationaux démocratiques initiés par le Roi Mohammed VI et appuyés par toutes les forces vives de la Nation. "C’est là aussi une forte réalité que les gesticulations de la délégation algérienne ne peuvent remettre en cause", a-t-il conclu.

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