Le Collectif contre l’islamophobie en France dénonce les incitations à la haine à l’encontre des musulmans

Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a dénoncé vigoureusement les incitations à la haine et à la violence à l’encontre des musulmans, après l’attentat de Nice, qui a fait 84 mors et plus de 300 blessés.

Dans un communiqué parvenu vendredi à la MAP, le collectif indique que certains politiques opportunistes cherchent à faire endosser la responsabilité de cette attaque aux immigrés et aux musulmans ainsi qu’à tous ceux qu’ils auront désignés comme coupables.

Pendant cette semaine, le CCIF qui a été en contact permanent à Nice avec les communautés affectées par la situation, signale un certain nombre de déclarations explicitement islamophobes, ainsi que des incitations à la haine et à la violence à l’encontre des musulmans.

"Plusieurs incidents et actes islamophobes se sont produits, faisant directement suite à l’attentat de Nice, comme cette femme musulmane prise à partie sur la Promenade des Anglais, alors même qu’elle était venue se recueillir ou cette mosquée profanée à Bron (Rhône), ciblée par des graffitis adressant aux musulmans un message clair : +Dehors ou la mort+", s’indigne le Collectif.

Considérant que ces incidents restent isolés et sans commune mesure avec la vague d’agressions et de menaces qui avaient suivi les attentats de janvier et novembre 2015, le CCIF exhorte l’ensemble des Français à ne pas sombrer dans le piège politique de la haine et de la division, malgré une surenchère de déclarations toutes plus stigmatisantes les unes que les autres.

Rappelant que plus de 3.500 perquisitions avaient été menées depuis les attentats de janvier et novembre 2015 à Paris, dont seulement six ont donné lieu à des enquêtes pour des faits potentiellement liés au terrorisme, le Collectif souligne que ces perquisitions extrajudiciaires ont traumatisé des milliers de familles innocentes, dont la majorité n’ont d’autre tort que d’être "Arabes, Noires et/ou musulmanes".

Le CCIF dit avoir alerté à plusieurs reprises les pouvoirs publics français sur la nécessité d’un travail anti-terroriste analytique et ciblé, capable de s’extraire des hystéries politiques du moment pour se doter des moyens d’atteindre une sécurité objective.

Il estime que toute approche crédible sur le sujet implique notamment un ciblage précis des services de renseignement, une relation citoyen-police améliorée, des discours autour des questions de sécurité, qui s’attachent à ne pas problématiser des communautés éthno-culturelles ou religieuses, une analyse des problèmes qui facilitent la marginalisation d’un certain nombre de jeunes, ainsi qu’un discours contre la rhétorique des groupes terroristes, par la prise en compte de toute la diversité de la société française dans une égalité réelle et effective.

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