La Grèce sort officiellement de huit ans de plans d’aide

Après plusieurs années de mise sous tutelle financière, la Grèce sort officiellement ce lundi de son troisième et dernier plan de renflouement financier avec l’espoir de pouvoir de nouveau se financer à terme sur les marchés .

"Pour la première fois depuis début 2010 la Grèce se tient debout sur ses deux pieds", s’est félicité lundi dans un communiqué Mario Centeno, le président du Conseil des gouverneurs du Mécanisme européen de stabilité (MES), qui préside aussi l’Eurogroupe et a piloté le dernier programme.

Il a considéré que ceci est le résultat de "l’effort extraordinaire du peuple grec, la bonne coopération avec l’actuel gouvernement grec et les efforts des partenaires européens", qui ont consenti prêts et aménagement de dette.

"L’économie, la société et tout le pays entrent désormais dans une nouvelle phase", s’est félicité de son côté le porte-parole du gouvernement grec Dimitris Tzanakopoulos lors d’un entretien à la radio athénienne RealFm.

Après la dernière tranche de 15 milliards d’euros versée en août, le troisième plan d’aide à la Grèce arrive donc à son terme. La fin de presque une décennie cauchemardesque pour ce pays qui s’était retrouvé fin 2009 virtuellement en faillite.

La Grèce est le dernier pays, après le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et Chypre, à émerger des plans d’aide internationaux qui leur ont évité de sombrer pendant la crise, et d’entraîner peut-être la zone euro avec eux.

Le pays a reçu au total de ses créanciers (FMI, UE et BCE) 289 milliards d’euros de prêts en trois programmes, (2010, 2012 et 2015), en contrepartie d’une politique d’austérité drastique.

Avec la crise, la Grèce a perdu un quart de sa richesse, le chômage s’est envolé et les salaires et les retraites ont été réduits d’environ 40%. Le poids de la dette représente aujourd’hui 180% du PIB, le plus lourd de toute la zone euro.

Toutefois, l’activité économique est aujourd’hui en phase de reprise, à un rythme annuel de 2,3%, et le chômage vient seulement de redescendre sous les 20 % après un pic à 27,5 % en 2013.

Pour faciliter son retour à l’autonomie financière, les ministres des Finances de la zone euro sont parvenus fin juin à un accord d’allègement de la dette grecque.

Dans un entretien publié dimanche par le quotidien Kathimerini, le gouverneur de la banque centrale, Yannis Stournaras, met cependant en garde contre toute remise en cause des engagements que le gouvernement d’Athènes a pris auprès de ses créanciers.

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