L’extradition d’Al-Baghdadi Al-Mahmoudi en Libye est un « rapt », selon son avocat français

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L’extradition par la Tunisie de l’ex-Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi vers Tripoli est un "véritable rapt", a déclaré lundi à l’AFP son avocat français, Me Marcel Ceccaldi, qui a dénoncé des "pratiques de voyous" du gouvernement tunisien.

L’avocat a estimé que l’extradition de son client vers la Libye était illégale à au moins deux titres: d’une part parce qu’elle n’a pas été validée par le président tunisien, et d’autre part parce que la Cour africaine des droits de l’Homme (CADH) était saisie d’un recours contre cette extradition.

"Il s’agit d’une extradition vers un Etat voyou de la part d’un gouvernement qui a des pratiques de voyous", a déclaré Me Ceccaldi, qui a déploré le "double langage du gouvernement islamiste tunisien".

"Ce gouvernement parle de démocratie, de libertés et de droits de l’Homme mais dans la pratique, ils n’ont de cesse que de les violer car en Tunisie, aux termes des textes applicables, c’est le président de la République qui doit signer le décret d’extradition", a-t-il poursuivi.

"Organiser ce véritable rapt alors que la CADH était saisie relève de pratiques de gangsters et de voyous", a-t-il ajouté, précisant avoir vu son client pour la dernière fois le 16 juin.

La décision du chef du gouvernement tunisien Hamadi Jebali d’extrader l’ex-Premier ministre libyen a déclenché une crise sans précédent avec le président de la République Moncef Marzouki, furieux de ne pas avoir été consulté.

Me Ceccaldi affirme que son client a été en catimini sorti de prison dimanche vers 5H00, puis emmené par hélicoptère vers un aéroport au sud de Carthage, d’où il aurait été transféré à Sfax, où l’attendait un avion libyen.

"Ce faisant, la Tunisie s’est mise en marge des principes du droit international et des textes internationaux qu’elle a pourtant signés", a poursuivi l’avocat, qui estime que la Libye est actuellement un Etat inapte à juger son client.

Premier ministre jusqu’aux derniers jours du régime Kadhafi, M. Mahmoudi avait été arrêté en septembre en Tunisie alors qu’il cherchait à gagner l’Algérie.

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