Jean-Marie Le Pen mis en examen pour des emplois fictifs présumés au Parlement européen

Deux ans après sa fille Marine Le Pen, l’ancien patron du Front National Jean-Marie Le Pen a été mis en examen vendredi à Paris dans l’affaire des emplois présumés fictifs du parti d’extrême droite au Parlement européen.

Le cofondateur du FN, rebaptisé Rassemblement national (RN) sous la houlette de sa fille, a été interrogé pendant plus de quatre heures par les juges d’instruction parisiens sur les emplois de trois de ses assistants, selon ses avocats.

A l’issue de cet interrogatoire, il a été mis en examen pour "détournement de fonds publics" et "complicité de ce délit", ont annoncé à l’AFP ses avocats, Frédéric Joachim et François Wagner.

"C’était très long", a déclaré à l’AFP l’ancien dirigeant du Front national, âgé de 91 ans, qui se déplaçait à l’aide d’une canne et est apparu visiblement affaibli à la fin de l’audition.

"Les juges d’instruction posent des tas de questions relatives à une affaire que je considère comme une arnaque politicienne montée il y a plusieurs années" pour "persécuter les eurosceptiques", a dénoncé M. Le Pen, qui a siégé au Parlement européen de 1984 à 2019.

M. Le Pen, "est très fatigué par tout ceci", a déclaré Me Joachim, dénonçant "une affaire de toute évidence politique voire politicienne".

Déjà convoqué le 11 avril dans cette affaire, M. Le Pen, qui a présidé le FN de 1972 à 2011 et en été exclu en 2015 après des propos polémiques sur la Shoah, avait refusé de se rendre chez les juges, se considérant comme étant encore protégé par son immunité d’eurodéputé. Cette dernière avait cependant été levée par le Parlement européen, à la demande de la justice française, le 12 mars.

Les magistrats instructeurs soupçonnent le parti et ses dirigeants d’avoir mis en place "de manière concertée et délibérée" un "système de détournement" des enveloppes allouées par l’UE à chaque député pour rémunérer des collaborateurs parlementaires, afin de permettre au parti de faire des économies sur ses salaires.

Le préjudice a été estimé par le Parlement européen à près de 7 millions d’euros pour la période 2009-2017.

Dans ce dossier, une vingtaine de mises en examen ont été prononcées, dont celle de Marine Le Pen.

Le parti a lui aussi été mis en examen.

Le Modem (centriste) et La France Insoumise (gauche radicale) sont aussi visés par des enquêtes sur l’emploi présumé fictif d’assistants parlementaires européens.

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