Interview de Macron : droite et gauche dénoncent une mise en scène
Chez les Républicains comme chez les socialistes, l’interview d’Emmanuel Macron dimanche n’a pas permis d’apporter des solutions à la colère des Français.
Sur la forme, « il a été parfois confus », a « manqué de hauteur par rapport à la fonction présidentielle ». « Les Français n’attendaient pas qu’il fasse un match de boxe ou un match de catch. On attend d’un président de la République qu’il fixe des orientations », a-t-il poursuivi. Sur le fond, « ça n’a rien changé et surtout il n’y a eu quasiment aucune annonce, aucune mesure concrète » en deux interviews. Le premier entretien d’Emmanuel Macron avait eu lieu jeudi, face à Jean-Pierre Pernaut. Une des porte-parole des Républicains, Laurence Sailliet, a déclaré sur RFI avoir eu « l’impression d’assister à une comédie politique avec toute une mise en scène ». « Si je ne m’abuse, c’est le président de la République qui a choisi la forme, car ça l’amuse, il a essayé de faire différents formats, c’est un jeu de rôles, un jeu de communication, on ne va pas l’en plaindre », a-t-elle remarqué, interrogée sur le ton de l’interview de dimanche soir, musclé.
Miser sur la forme, pas sur le fond
Elle a noté qu’« on vous parle comme vous vous laissez parler ». « Il a voulu jouer ce jeu de catch américanisé, il a choisi les journalistes, il connaît le franc-parler des uns et des autres, donc il s’est mis dans cette situation », a-t-elle ajouté. « C’est un moyen aussi pour lui de privilégier la forme et pas le fond et c’est bien là le problème, le fond de la politique qu’il mène. » Au final, « les Français n’ont pas obtenu de réponses, rien n’a changé sur le pouvoir d’achat, rien n’a changé dans la lutte contre l’immigration », a-t-elle dénoncé. Sur RTL, le sénateur LR Bruno Retailleau a estimé que l’entretien de dimanche « était une émission pour des spécialistes, pour des journalistes. Je ne sais pas ce que les Français auront retenu, je ne sais pas si pendant les 2 h 40 ils sont restés devant leur téléviseur », a-t-il ajouté.
À gauche, la prestation d’Emmanuel Macron n’a pas non plus séduit. Le premier secrétaire national du Parti socialiste Olivier Faure a dénoncé lundi « le choix d’une mise en scène », jugeant que l’exercice n’avait « pas permis de réparer le dialogue interrompu avec les Français ». « C’était le choix d’une mise en scène, une mise en scène choisie à la fois par ceux qui interviewaient, mais aussi par celui qui était interviewé », a jugé Olivier Faure sur France Inter. Selon lui, le chef de l’État a fait le choix « d’une mise en scène de son propre pouvoir ». « Depuis le début du quinquennat, Emmanuel Macron cherche à se poser comme une espèce de grand centre face à des pôles de radicalité qui lui permettent d’asseoir son autorité sur l’ensemble des modérés. »