France: à quoi va ressembler le grand débat national?

Deux mois de débats, quatre grands thèmes, des ministres et des élus locaux mis à contribution et des garants de l’indépendance: voici les modalités du grand débat organisé en France, vaste consultation nationale cruciale pour l’exécutif qui espère calmer la colère des "gilets jaunes".

Le grand débat qui doit être lancé en Normandie (ouest) par le président Emmanuel Macron mardi durera deux mois, jusqu’au 15 mars.

Les contributions des Français pourront être soumises sous plusieurs formes.

Des réunions physiques seront organisées "partout en France, à l’initiative de maires ou de citoyens", a indiqué lundi le Premier ministre Edouard Philippe.

Mais la participation pourra aussi se faire par Internet ou par courrier postal. La liste des débats dans chaque région figurera par ailleurs sur le site consacré (www.granddebat.fr).

Enfin, dans la phase finale du débat, à partir du 1er mars, des "conférences citoyennes régionales" seront organisées.

Dans chaque région française, une centaine de personnes tirées au sort pourront "participer à l’élaboration de pistes concrètes et donner leur avis sur ce qui ressort des premières semaines" du débat, selon Matignon.

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Les contours thématiques du grand débat ont été délimités par Emmanuel Macron dans une lettre adressée aux Français lundi.

"Pas de questions interdites", a assuré le président qui a néanmoins retenu quatre grands sujets: fiscalité et dépenses publiques, organisation des services publics, transition écologique, démocratie et citoyenneté.

Ces thèmes seront déclinés en 35 questions et des fiches thématiques ont été distribuées aux organisateurs pour faciliter la tenue des débats.

Le gouvernement a d’ores et déjà écarté le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) à l’issue du débat. L’abandon de la limitation de vitesse sur les routes à 80 km/h, une autre mesure à l’origine de la colère des "gilets jaunes", reste en revanche une option selon le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

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Pour "piloter l’animation" du débat, deux ministres ont été désignés par le Premier ministre, Sébastien Lecornu (Collectivités Territoriales) et Emmanuelle Wargon (secrétaire d’Etat à la Transition Ecologique).

M. Lecornu sera plus particulièrement chargé du lien avec les élus locaux, Mme Wargon aura davantage la main sur la logistique complexe de ce "grand débat" inédit, sans pour autant le contrôler, a-t-elle assuré mardi.

L’indépendance du débat devra être garantie par un collège de cinq personnalités qui seront désignées vendredi, par le gouvernement ainsi que les présidents des deux assemblées et celui du Conseil économique social et environnemental.

Le gouvernement va également proposer "à toutes les formations politiques représentées" au Parlement de participer à un "comité de suivi chargé de veiller au plein respect du principe de pluralisme".

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Dans sa lettre aux Français diffusée dès dimanche soir, M. Macron a assuré que les propositions serviraient à l’élaboration d’un "nouveau contrat pour la Nation", dont il rendra compte "dans le mois qui suivra la fin du débat".

Le gouvernement rendra publiques toutes les contributions et "prendra en compte tous les avis et propositions", "selon les principes de transparence, de pluralisme et d’inclusion, de neutralité, d’égalité, de respect de la parole de chacun".

"Nous ne serons pas d’accord sur tout, c’est normal, c’est la démocratie. Mais au moins montrerons-nous que nous sommes un peuple qui n’a pas peur de parler, d’échanger, de débattre", espère Emmanuel Macron.

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