France: Les réformes Macron à l’épreuve des manifestations

Des dizaines de milliers de cheminots et fonctionnaires français battaient le pavé jeudi dans tout le pays pour défendre leur statut, premier grand test social pour le président Emmanuel Macron, élu en mai dernier.

"Plus de 25.000 personnes" ont défilé à Paris dans le cadre de la manifestation nationale des cheminots, a affirmé à l’AFP Cédric Robert, porte-parole du syndicat CGT-Cheminots.

Le défilé, regroupé derrière une banderole affirmant: "Passagers et cheminots pour le train public, qualité de service, sécurité, fiabilité", devait rejoindre un autre cortège, celui des fonctionnaires, réuni derrière le slogan: "pour la fonction publique, les salaires, l’emploi et le statut".

"Aujourd’hui est un jour qui fera date", a affirmé Jean-Marc Canon, secrétaire général de la CGT fonction publique, premier syndicat, s’appuyant sur "une progression de 40% du nombre de manifestations", par rapport à la précédente mobilisation du 10 octobre.

Des affrontements sporadiques ont éclaté à Paris entre des jeunes encagoulés jetant des projectiles et des policiers faisant usage d’un canon à eau et de gaz lacrymogènes.

Au total, quelque 180 rassemblements étaient prévus jeudi.

Les cheminots protestent contre un projet de réforme de la SNCF, l’opérateur du rail français. Le gouvernement veut la transformer en société anonyme et abandonner le statut très protégé de cheminot pour les nouveaux embauchés, qui garantit notamment l’emploi à vie.

Si les métros fonctionnaient à Paris, le trafic ferroviaire était largement perturbé, avec 35,4% de grévistes, selon la direction.

Quant aux fonctionnaires (hôpitaux, enseignants, contrôleurs aériens…), ils étaient déjà des centaines de milliers à manifester le 10 octobre contre la suppression annoncée de 120.000 postes, sur un total de 5,64 millions fonctionnaires, et le gel de leur rémunération.

La colère s’est intensifiée avec l’annonce d’un projet de réforme prévoyant des plans de départs volontaires et un recours accru à des personnels non bénéficiaires du statut de fonctionnaire.

"Cette fois, Emmanuel Macron entre dans le dur", proclame un éditorial du quotidien de droite Le Figaro, car "avec les réformes de la SNCF et de la fonction publique, le voilà qui s’attaque à l’Everest du conservatisme français et aux derniers régiments du syndicalisme le plus radical".

Le président de 40 ans tient ainsi ses promesses de réformes tous azimuts.

"La France n’est pas un pays réformable. Beaucoup ont essayé et n’y ont pas réussi, car les Français détestent les réformes", soulignait-il en août. Mais "transformer" le pays "en profondeur pour retrouver le destin qui est le sien", "ça c’est un combat qui fait rêver les Français", ajoutait-il.

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