Droits de l’Homme: des ONG internationales demandent à l’UE d' »exercer une pression forte et concertée » sur l’Algérie

Quatre organisations internationales de défense des droits de l’Homme, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH), Amnesty International, Human Rights Watch et la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH), ont appelé, vendredi, l’Algérie à adopter des mesures tangibles dans ce domaine, notant qu’en dépit des nombreuses promesses de réformes faites depuis 2011 par Alger, le bilan en matière des droits humains « reste négatif ».

Dans une lettre ouverte adressée à l’Union européenne et à ses Etats membres, en amont des prochaines négociations sur le Plan d’action entre l’UE et l’Algérie, ces ONG ont demandé à l’UE et à ses 28 Etats membres d’"exercer une pression forte et concertée" sur Alger afin de l’amener à adopter des mesures concrètes en faveur du renforcement du respect des droits de l’Homme.

Face au bilan sombre de l’Algérie en matière des droits de l’Homme, les quatre ONG ont souligné que les négociations sur ce Plan d’action constituent une opportunité majeure pour Bruxelles de mettre concrètement en œuvre dans ses relations avec Alger ses engagements relatifs aux droits humains et à la société civile.

Elles ont appelé à cet égard l’Algérie à veiller en toutes circonstances à ce que les défenseurs des droits de l’Homme puissent exercer pleinement leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique sans craintes de harcèlement ou d’ingérence.

Ces ONG ont exhorté aussi l’Algérie à veiller à ce que les changements proposés relatives à la Constitution soient conformes aux obligations internationales de l’Algérie en matière de droits humains, et ne pas adopter de modifications qui "consacreraient l’impunité pour de graves atteintes aux droits humains, telles que les disparitions forcées, les exécutions illégales et les actes de torture".

Le REMDH, Amnesty International, Human Rights Watch et la FIDH ont également appelé l’Algérie à coopérer pleinement avec le Conseil des droits de l’Homme, y compris avec ses experts ou procédures spéciales, notamment en répondant sans délai et de manière favorable à leurs demandes de visite, en délivrant et en honorant des invitations permanentes aux experts et groupes de travail de l’ONU sur les droits de l’Homme, et en mettant rapidement en œuvre leurs recommandations.

Les autorités algériennes ont été sommées aussi à délivrer, sans délai, des visas aux représentants des organisations internationales de défense des droits de l’Homme qui demandent à se rendre en Algérie.

Les quatre ONG internationales ont aussi relevé que les libertés d’association, de réunion et de manifestation ont été drastiquement restreintes et les militants associatifs comme syndicaux font l’objet de poursuites judiciaires arbitraires ayant pour but de les intimider et de sanctionner leur activité.

Dans leur lettre aux responsables européens, elles ont regretté que la coopération de l’Algérie avec des experts et mécanismes des Nations Unies mais également avec les ONG internationales de défense des droits humains "reste très limitée voire inexistante" en dépit des demandes répétées de ces acteurs de pouvoir se rendre en Algérie.

Bruxelles avait fait part de ses préoccupations à ce sujet lors du conseil d’association UE-Algérie de mai dernier et déclaré que l’élection de l’Algérie au Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies doit encourager Alger à renforcer le respect des droits fondamentaux et des libertés civiles, notamment la liberté d’association et la liberté d’expression et d’opinion.

En mars 2014, la Commission européenne faisait une analyse similaire et relevait "une absence constante d’indépendance du pouvoir judiciaire et la situation semble s’être détériorée en ce qui concerne la liberté d’association, de réunion et d’expression".

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