Droit d’asile et immigration : les contre-propositions de la droite française

Les Républicains n’envisagent pas la politique migratoire de la même façon que le gouvernement. « En l’état », ils affirment, par la voix du député Éric Ciotti, ne pas pouvoir soutenir le projet de loi sur le droit d’asile et l’immigration présenté mercredi par Gérard Collomb. Le texte, a déclaré le député des Alpes-Maritimes, « ne répond en rien à l’ampleur et à la gravité des défis migratoires ». « Hormis des mesures techniques que nous pourrons approuver, je pense notamment à l’augmentation de la durée de retenue, à la réduction de la durée d’appel, à la réduction du délai pour déposer la demande d’asile de 120 à 90 jours, à l’augmentation du délai de rétention », « globalement la politique qu’exprime ce texte ne répond en rien à l’ampleur et à la gravité des défis migratoires », a jugé Éric Ciotti.

Aussi Les Républicains ont-ils décidé d’évoquer cinq contre-propositions qu’ils entendent verser au débat parlementaire, des propositions guidées par trois principes : « pas de nouvel appel d’air en direction des migrants » ; « la France doit pouvoir expulser les déboutés du droit d’asile et les clandestins » ; « la France doit pouvoir choisir qui elle accueille sur son territoire », a résumé la secrétaire générale du parti Annie Genevard. Première contre-proposition : le refus de l’extension du regroupement familial aux frères et sœurs des réfugiés mineurs, au-delà des ascendants directs. « C’est un nouvel appel d’air. Il va y avoir des filières qui vont commercialiser l’arrivée de toute une famille d’un mineur réfugié », a estimé Éric Ciotti.

Le placement en rétention « règle » pour les déboutés

LR souhaite également le placement des demandeurs d’asile provenant de ressortissants de pays sûrs en centre de rétention administrative, le temps de la procédure accélérée. Si l’asile est « l’honneur de la République », « soyons des défenseurs du droit d’asile pour ceux qui réellement en ont besoin, et pas pour ceux qui le détournent », a dit le sénateur Roger Karoutchi. LR veut ensuite ériger la délivrance des laissez-passer consulaires en critère conditionnant l’aide au développement. « Les pays d’origine ne délivrent pas suffisamment de laissez-passer consulaires, documents pourtant indispensables aux procédures d’éloignement. »

« En cas d’échec de ces négociations avec les pays d’origine, la France doit être, selon nous, en mesure de prendre des mesures de rétorsion systématiques contre ces États récalcitrants », a expliqué Virginie Duby-Muller, première vice-présidente du groupe LR à l’Assemblée. Les Républicains souhaitent également que le placement en centre de rétention administrative devienne « la règle » pour les déboutés du droit d’asile et les migrants économiques en situation irrégulière. Enfin, ils souhaitent l’expulsion systématique des ressortissants étrangers ayant commis un crime ou un délit, comme l’avait évoqué Emmanuel Macron le 15 octobre sur TF1.

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