Concertation politique et consolidation de la coopération marquent le premier jour de la visite d’Etat de Hollande au Maroc

Concertation politique et consolidation de la coopération marquent le premier jour de la visite d
La visite officielle du président français a commencé mercredi sur des chapeaux de roue au Maroc où la population casablancaise, bravant la pluie a réservé à François Hollande un accueil chaleureux sur fond de « l’amitié séculaire » et des relations « excellentes » qui lient les deux pays.

Cette cérémonie d’accueil haut en couleur organisée sur une des plus grandes places de la capitale économique du royaume a salué sous les vivats l’hôte du Maroc et le Roi Mohammed VI.

Cet hôte de marque a également reçu un accueil officiel sur la place du Méchouar jouxtant le palais royal de Casablanca, en présence notamment du gouvernement marocain, des officiers supérieurs de l’armée marocaine et du corps diplomatique accrédité au Maroc.
Auparavant, le souverain était venu en personne à l’aéroport international Mohammed V accueillir le chef de l’Etat français et l’importante délégation l’accompagnant –9 ministres et une soixantaine de chef d’entreprises.

Cette première journée de M. Hollande au Maroc a été notamment dominée par des entretiens en tête-à-tête avec le souverain marocain au palais royal de Casablanca et la signature d’une vingtaine d’accords de coopération bilatérale recouvrant différents secteurs de partenariat maroco-français, selon une source officielle marocaine.

Peu avant l’atterrissage de l’avion présidentiel, le chef du gouvernement marocain Abdeillah Benkirane a souligné dans une déclaration à Atlasinfo que la France est un « pays ami et stratégique » pour le Maroc, un important axe de coopération bilatérale et d’ouverture vers le Maghreb et le reste de l’Afrique en termes commerciaux, d’investissement et surtout de progrès, de paix et de stabilité.

Les journaux marocains ont accordé tous une large place à cette première visite officielle de M. Hollande au Maroc. « La relation entre la France et le Maroc va au-delà d’une simple relation entre deux Etats. Nous avons une histoire et surtout un avenir communs, qu’il faut préserver et consolider » ,écrit le journal Le Soir. « Cette visite constitue une nouvelle autoroute de croissance » vers un Maroc « porte de l’Afrique », selon ce journal.

« Relations exceptionnelles, partenariat d’exception, alliance stratégique, l’exception maroco-française : ce ne sont pas les qualificatifs qui manquent quand il s’agit de parler des relations franco-marocaines » estime le quotidien Le Matin, affirmant que le Maroc et la France ont une « volonté partagée d’avancer ensemble ».

Ce constat est partagé par le ministre marocain des Affaires étrangères Saad Edine El Othmani quant il exprime à Atlasinfo « la volonté mutuelle d’enrichir et d’approfondir le partenariat exceptionnel qui unit les deux pays ».

Au sujet de la question du Sahara, le ministre a réitéré que le Maroc "s’attache à faire réussir les efforts du Conseil de sécurité et du secrétaire général de l’ONU pour mettre fin à ce conflit qui a perduré".

Selon les observateurs, la France accorde un soutien constant au Maroc dans l’affaire du Sahara notamment à son plan de « large autonomie » pour résoudre ce conflit créé de manière artificielle par l’Algérie pour déstabiliser le royaume. « Ce soutien est adressé à une initiative crédible et sérieuse aux yeux de la communauté internationale », a souligné le ministre des Affaires étrangères.

A la question de savoir si la France peut s’investir davantage en faveur de l’intégration maghrébine en panne en raison du différend maroco-algérien sur l’affaire du Sahara, M. El Othmani a estimé que « la France est toujours la bienvenue pour jouer un rôle » en faveur de la construction maghrébine.

Le statu quo au Maghreb a un coût négatif et pénalisant pour les cinq pays qui le constitue (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Mauritanie). Chaque pays perd annuellement deux points de croissance, selon un expert des affaires maghrébines.

La vingtaine d’accords signés mercredi à l’occasion de la visite du chef de l’Etat français portent sur l’Enseignement supérieur -4 écoles supérieures vont démarrer en 2015 au Maroc en partenariat avec des établissements publics et privés français-, la pêche, l’agriculture, les énergies renouvelables –une station éolienne-, les affaires sociales.

Outre le volet bilatéral et le conflit du Sahara, les deux chefs d’Etat ont discuté de la Syrie et de la situation au Mali où l’intervention militaire de la France est appuyée par le royaume, deux pays qui mène une lutte acharnée contre le terrorisme et le trafic de tout genre dans la région sahélo saharienne.

La Syrie et le conflit israélo-palestinienne occupent également une bonne place dans les discussions entre les deux chefs d’Etat. Le Roi du Maroc en sa qualité de président du Comité islamique d’Al Qods (Jérusalem-est) intervient souvent auprès notamment de la Communauté internationale pour qu’elle agisse pour mettre fin « aux souffrances des civils palestiniens très affectés par les implantations coloniales israéliennes » et à la judaïsation de la ville sainte.

Seule un nuage plane au dessus de la coopération économique avec le Maroc, la France a perdu sa place de premier partenaire du Maroc au profit de l’Espagne. L’objectif pour Paris est désormais de retrouver son rang de premier de la classe. Pour l’année 2012, l’Espagne a ainsi ravi la place à la France avec 12,09 % de part de marché contre 12,06 % pour Paris (13,9 en 2011). Cet écart de 0,3 points est resté au travers de la gorge des Français, massivement présents au Maroc avec 750 entreprises françaises, dont 36 des 40 entreprises du CAC 40.
Le Maroc reste le premier pays d’accueil des investissements notamment ceux de l’Agence française de développement et en matière de coopération culturelle il est le premier bénéficiaire du budget que la France consacre à ce secteur -11 délégations de l’Institut français sont installés dans les régions marocaines, souligne l’ambassadeur de France au Maroc, Charles Fries cité par la presse marocaine.

Quelques 750 entreprises françaises dont 36 des 40 entreprises du CAC 40 sont installées au Maroc où elles emploient environ 100.000 personnes.

Paris refuse de dramatiser. « C’est une question de conjoncture (…).. Nous sommes le premier partenaire commercial, le premier investisseur" mais dans un "contexte de concurrence internationale accrue il ne s’agit pas de nous reposer sur nos lauriers. Nous ne considérons pas que nous avons des positions acquises", souligne-t-on dans l’entourage du président français.

Jeudi, le deuxième et dernier jour de la visite sera consacré à Rabat ou le chef de l’Etat français prononcera au Parlement marocain un discours axée notamment sur le printemps arabe dont les incertitudes commencent et clôturera un colloque réunissant environ 400 chefs d’entreprises marocain et français.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite