Bourita souligne à New York l’impérieuse nécessité de la construction d’une nouvelle gouvernance mondiale

Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, M. Nasser Bourita, a souligné, à New York, l’impérieuse nécessité de la construction d’une nouvelle gouvernance mondiale basée sur l’écoute, le dialogue, l’inclusivité et la responsabilité commune.

"La succession des crises, leur fréquence et l’ampleur de leurs impacts montrent clairement la nécessité de construire une nouvelle gouvernance mondiale basée sur l’écoute, le dialogue, l’inclusivité et la responsabilité commune", a relevé M. Bourita lors d’une rencontre organisée par l’Alliance des Civilisations, en marge de la 72è Assemblée générale des Nations Unies sous le thème "L’engagement des jeunes: le lien entre la construction de sociétés inclusives et le maintien de la paix".

Le Royaume du Maroc est conscient, aujourd’hui plus que jamais, que l’avenir de la planète est intimement lié à la mise en œuvre de ces principes, et que le défi de la paix et du développement ne peut être relevé en dehors de l’engagement de tous les acteurs internationaux dans cette voie, a-t-il expliqué.

Il a rappelé, dans ce cadre, que les principes d’ouverture et de tolérance ont été, sans cesse, réaffirmés par le Roi Mohammed VI, donnant le ton d’un engagement inconditionnel en faveur du rapprochement entre les femmes et les hommes de toutes origines et de toutes confessions, afin de dissiper les préjugés et d’élever les cultures au rang de valeurs universelles partagées.

"L’Alliance des Civilisations, en rassemblant les institutions ainsi que les forces vives et actives des sociétés civiles, a toujours constitué des moments intenses d’échanges, de construction de passerelles, de compréhension et d’appréciation entre nous", a fait observer M. Bourita, mettant en relief la participation de ces acteurs au renforcement de la capacité à gérer ensemble la différence, à consolider la culture de la coexistence et de la coopération et à lutter ensemble pour préserver un vivre ensemble.

Pour cela, il importe que des espaces de dialogues, tels que l’Alliance, soient préservés, renforcés voire élargis, au-delà des contingences conjoncturelles notamment financières qui ne doivent pas primer sur des considérations éthiques et politiques, a-t-il dit.

Selon M. Bourita, en ces temps troublés, où certains s’appliquent à exciter des idéologies et des groupes les uns contre les autres, il est de la responsabilité des Amis de l’Alliance des Civilisations de continuer de travailler avec lucidité, sagesse et résolution et de façon plus que jamais opérationnelle.

Le ministre a, dans ce cadre, soulevé que l’écart grandissant de la connaissance et de l’appréciation entre "ce qu’on a convenu d’appeler l’Occident et l’Orient et particulièrement entre le monde occidental et le monde islamique, nous pousse à nous poser des questions sur la probité, la moralité de certains acteurs néfastes", affirmant que la manipulation et la déformation politique et médiatique de l’Islam est l’un des défis que la communauté internationale devait aborder avec honnêteté intellectuelle, à partir d’une approche profonde, éloignée de tout traitement sensationnel, démagogique ou préconçu. Il a, à cet égard, soutenu le fait qu’attiser la peur de l’Islam et assimiler une religion à une minorité délirante, qui ignore les valeurs et les principes religieux, est une offense à l’égard de tous les peuples et communautés musulmanes pacifiques qui ont engendré une grande civilisation et qui, aujourd’hui, sont les premiers à souffrir de ces excès et de leurs rages.

Mettant en exergue la réalité que les musulmans sont les premières victimes du terrorisme, et de tous les crimes commis au nom de l’Islam, M. Bourita a argué qu’il ne s’agit pas d’un combat contre les porteurs d’une religion contre une autre, mais d’un combat civilisationnel entre les tenants de la vie et de la paix contre ceux de l’intolérance et de la haine de la différence.

Le ministre a fait savoir que le Royaume du Maroc, dont la position géographique et l’histoire séculaire témoignent de son ouverture et du croisement de cultures différentes sur son sol, est engagé dans cette initiative des Nations Unies et lui accorde l’importance qu’elle mérite, tant sur le plan national qu’international.

"C’est en restant concentrés sur nos objectifs de départ, c’est-à-dire le rapprochement entre les cultures, le renforcement de la connaissance mutuelle, la lutte contre la prise en otage des convictions religieuses porteuses d’idéologies extrémistes, que nous parviendrons à atteindre nos objectifs universels, a-t-il conclu.

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