Au Maroc, l’épouse du chef du gouvernement invite les femmes de l’Exécutif à une veillée religieuse

Narjis Rerhaye (A Rabat)

L’épouse du chef du gouvernement marocain a décidé de prendre son rôle très au sérieux et d’aider son premier ministre de mari à réussir la mission qui est la sienne.

La semaine passée, Halima Saghour –c’est son nom- a invité les 9 femmes ministres et secrétaires d’Etat ainsi que les épouses des ministres de l’Exécutif à un après-midi religieux, organisé en guise d’ "After" de Aid Al Mawlid Annabaoui, célébré au Maroc le 1er décembre dernier.

Cela s’est passé vendredi 15 décembre, à la grande villa de fonction du chef de gouvernement, sise avenue Lalla Mériem, dont une partie est redevenue interdite à la circulation depuis la nomination de M. Saadeddine Elothmani.

Au menu, « Amdah » et autres louanges récitées à la gloire du Prophète Sidna Muhammed entre le thé à la menthe, le café et les cornes de gazelle.
Les femmes du gouvernement et les chères moitiés des ministres ont été conviées à cette « Mouloudya » ou célébration du Prophète de 15h à 19h. Vendredi étant un jour ouvrable au Maroc, il faudrait donc en conclure que les femmes ministres qui ont répondu à l’invitation de l’épouse du chef de gouvernement ont fait passer à la trappe une demi- journée de travail.

En conviant les femmes de l’Exécutif et les épouses de ministres, Mme Elotmani a choisi de suivre les traces de l’épouse d’Abdelilah Benkirane, Nabila qui s’est, elle aussi, prêté à un tel exercice.

Halima Saghour-Elotmani a saisi l’occasion bénie de la naissance du Prophète pour organiser son thé religieux et tisser des liens avec les femmes du gouvernement en plus de celles qui sont mariées avec des ministres de son mari. Si l’intention est louable, le contexte de religiosité peut lui poser question. L’Exécutif aux destinées duquel préside le leader islamiste est composé de 6 partis politiques dont 5 ne revendiquent justement aucune connotation religieuse. Le PPS, le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Mouvement populaire (MP), l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et l’Union constitutionnelle (UC) marquent en effet leurs distances avec le discours religieux.

Selon les informations recueillies par "Atlasinfo", l’épouse de Saadeddine Elothmani a toujours été jusque-là très discrète. Guère visible au PJD, Halima Saghour est quasi inconnue chez les islamistes du parti de son mari.

Le 10 octobre dernier, on la voyait pour la première fois aux côtés de son mari, assistant à un événement officiel et 100% femmes . C’était à l’occasion de la journée nationale de la femme et de la remise du prix « Tamayouz » organisée par le ministère dirigé par la péjédiste Bassima Haqqaoui et qui « récompense l’excellence de la femme marocaine ».

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite