Attentat de Marseille: début de polémique et une enquête gouvernementale

L’assaillant qui a tué à l’arme blanche deux jeunes femmes dimanche à Marseille (sud-est de la France), avant d’être abattu, avait été interpellé pour vol mais remis en liberté la veille de l’attaque, suscitant un début de polémique et une enquête gouvernementale.

L’homme avait été placé en garde à vue suite à un vol, le vendredi précédant l’attaque à Lyon (est). En situation irrégulière, il tombait sous le coup d’une mesure de reconduite à la frontière. Il était donc susceptible d’être placé auparavant dans un centre de rétention administrative.

Mais la personne de permanence à la préfecture qui avait autorité pour prendre une telle décision "était absente", a expliqué une source proche du dossier.

A la suite de ces révélations, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a saisi l’Inspection générale de l’administration (IGA) pour "faire toute la lumière sur l’action des services de l’Etat".

Le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (LR, opposition de droite) s’est dit "surpris" par ces informations.

Connu depuis 2005 des services de police sous sept identités différentes pour des faits de droit commun, l’assaillant avait présenté un passeport tunisien délivré au nom de Ahmed H. lors de son interpellation à Lyon, a indiqué le procureur de Paris François Molins.

Des investigations sont "en cours pour s’assurer de l’authenticité" du passeport, qu’il n’avait pas sur lui au moment de l’attaque.

Pendant sa garde à vue, l’assaillant avait déclaré aux policiers vivre à Lyon. Il "s’était dit sans domicile fixe et sans emploi autre que des missions non déclarées comme peintre", "consommateur de drogues dures" et "divorcé", a poursuivi M. Molins.

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué l’attaque dimanche soir, mais cette revendication "pose vraiment question, car aucun élément ne relie" l’assaillant à l’EI "à ce stade", a souligné une source proche de l’enquête.

Alors que la France est confrontée à une menace jihadiste sans précédent depuis 2015, les enquêteurs cherchent à cerner la personnalité et le parcours de l’auteur de l’attaque, perpétrée aux cris d’"Allah Akbar".

Les deux victimes sont deux cousines de 20 ans et l’une d’elle est originaire de la région lyonnaise, selon des sources proches du dossier. L’une faisait ses études de médecine à Marseille et l’autre était venue lui rendre visite pour le week-end.

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