Algérie: Chute de 44 % des recettes en devises à fin août 2015 (Sellal)

Les recettes en devises de l’Algérie ont baissé de 44 % durant les huit premiers mois de l’année en cours sous l’effet de la chute drastique des cours du pétrole, a révélé, samedi, le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal.

"Notre pays a vu ses recettes extérieures réduites presque de moitié en quelques mois. C’est dire la brutalité du choc qu’a subie l’économie algérienne en pleine reconstruction après deux décennies de récession économique et de troubles sécuritaires", a souligné le premier ministre algérien dans un entretien à l’APS.

"Malgré des baisses importantes, les niveaux des réserves de change et des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR) demeurent corrects", a-t-il affirmé, sans toutefois avancé de chiffres sur ces deux indicateurs.

Les déclarations du premier ministre algérien interviennent dans un contexte de crise économique marqué par un repli alarmant de la balance commerciale de 10,33 milliards de dollars à septembre dernier, pénalisée par l’effondrement des recettes pétrolières.

En effet, les ventes d’hydrocarbures, qui accaparent plus de 94 pc des rentrées en devises du pays, ont baissé à 28,86 milliards de dollars, contre 48,29 milliards durant les neuf premiers mois de 2014, selon des chiffres du Centre national de l’informatique et des statistiques relevant des douanes.

Dans l’ensemble, les exportations algériennes ont atteint 48,29 milliards de dollars entre janvier et septembre, accusant une baisse de 40,24 % par rapport à la même période de l’année dernière.

En dépit d’un recul de 11,34 %, les importations se sont établies à 39,19 milliards de dollars, ce qui est loin de répondre aux vœux de réduire au maximum les achats à l’extérieur formulés par le gouvernement algérien, qui a pourtant pris une panoplie de mesures dissuasives.

Au cours des deux dernières années, l’Algérie a vu son excédent commercial extérieur s’effriter sous l’effet de la baisse des recettes des hydrocarbures et la frénésie des importations, qui ont franchi la barre des 60 milliards de dollars l’année dernière.

En 2012, l’excédent commercial du pays a atteint 20,2 milliards de dollars, avant de tomber à 9,3 milliards en 2013, puis à 4,6 milliards en 2014.

Alors qu’elles se sont longtemps maintenues au-dessus de 60 milliards de dollars, les recettes tirées du pétrole et du gaz devraient baisser à moins de 40 milliards en 2015.

D’après le Fonds monétaire international, le pays a besoin d’un baril de plus de 110 dollars pour maintenir ses équilibres budgétaires et préserver sa position financière extérieure, désormais dans une situation critique.

Des projections officielles estiment qu’avec une moyenne de 50 dollars le baril, les réserves en devises chuteront à 9 milliards de dollars dans quatre ans, contre quelque 200 milliards en 2012.

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