Abou Dhabi reprend ses frappes contre l’EI après un différend avec Washington

Les Emirats arabes unis ont repris les raids contre le groupe Etat islamique (EI) dans le cadre de la coalition internationale après les avoir interrompus fin décembre à la suite de la capture d’un pilote jordanien par cette organisation jihadiste.

La suspension des opérations aériennes émiraties était intervenue après un différend entre Abou Dhabi et Washington sur les moyens et modalités d’éventuelles opérations de sauvetage des pilotes servant la coalition antijihadistes dirigée par les Etats-Unis.

"Des avions de l’escadron de F-16 positionné en Jordanie ont lancé ce matin (mardi) des raids contre des positions de l’organisation terroriste Daech (acronyme pour l’EI), atteignant leur objectif et regagnant leur base sans dommage", a indiqué le commandement militaire émirati dans un bref communiqué.

Samedi, les Emirats avaient annoncé l’envoi d’un escadron de F-16 en Jordanie pour soutenir ce pays "frère" dans les frappes contre l’EI, qui sévit en Syrie et en Irak.

Le communiqué de mardi ne précise pas combien d’appareils ont participé à l’opération, quelles cibles ont été visées, ni dans quelle région les raids ont été lancés.

Cette mesure, prise par le prince héritier d’Abou Dhabi, cheikh Mohamed Ben Zayed Al-Nahyane, est destinée, selon l’agence officielle Wam, à "soutenir l’effort de guerre des forces armées jordaniennes et leur participation efficace à la coalition internationale".

Après la capture du pilote jordanien Maaz al-Kassasbeh, les Emirats avaient suspendu leurs raids et avaient alors demandé, selon le New York Times, que les Etats-Unis améliorent leurs efforts en matière de recherche et de sauvetage des pilotes.

Abou Dhabi avait ainsi souhaité le déploiement de V-22 Osprey, des appareils mi-avions mi-hélicoptères, dans le nord de l’Irak, donc plus près des théâtres d’opérations, et non au Koweït, où se trouve le camp de base de la mission aérienne.

Washington a accédé en partie à cette demande en positionnant dans le nord irakien des équipes spécialisées en recherche et en sauvetage de pilotes pour les rapprocher des zones de bombardement, avait déclaré jeudi un responsable américain.

Ces équipes étaient basées auparavant au Koweït. Les appareils positionnés dans le nord de l’Irak n’étaient pas forcément des Osprey, demandés par les Emirats.

Un autre haut responsable américain avait affirmé vendredi que les Emirats devaient reprendre leur participation aux raids aériens contre l’EI dans les prochains jours.

Ce responsable, qui s’exprimait après une rencontre à Munich entre le chef de la diplomatie américaine John Kerry et des responsables du Conseil de Coopération du Golfe, avait ajouté qu’il "y avait une forte indignation autour de la table à propos de ce qui était arrivé au pilote".

Maaz al-Kassasbeh avait été capturé fin décembre en Syrie par l’EI après le crash de son F-16 alors qu’il effectuait une mission pour la coalition internationale. Le groupe jihadiste a diffusé la semaine dernière une vidéo de l’exécution de ce militaire de 26 ans, brûlé vif dans une cage.

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