Tunisie: le chef de gouvernement poursuit les consultations sur fond du refus persistant de l’opposition

Le chef de gouvernement désigné, Youssef Chahed, poursuit ses consultations relatives à la formation d’un gouvernement d’union nationale en Tunisie, sur fond du refus persistant de l’opposition de s’engager dans ce processus.

Depuis la désignation du jeune politicien, mercredi dernier, le déroulement des événements semble corroborer les analyses attestant que l’on se dirige vers la mise en place d’une nouvelle majorité élargie, en place et lieu du gouvernement d’union défendu par le président Béji Caid Essebsi.

M. Chahed, à bientôt 41 ans, a recueilli, jusque-là, les soutiens de la majorité sortante, à savoir son parti de Nidaa Tounes, les islamistes d’Ennahda, l’Union patriotique libre (UPL) et Afek Tounes, auxquels s’ajoutent le Mouvement Projet de Tunisie (MPT), qui regroupe les dissidents du Nidaa, et le parti Al-Moubadara, une sorte de collectif des cadres et figures de l’ancien régime.

Quoique cautionnant la proposition du chef de l’Etat dès son lancement en juin dernier, les trois forces dites "démocratiques", en l’occurrence Al-Jomhouri, Al-Massar et Al-Châab, ont affirmé, jeudi, "ne plus être concernés" par la formation du prochain gouvernement.

D’après leur évaluation de la situation, Youssef Chahed "n’est pas l’homme indiqué" pour diriger le pays en cette période de crise, assurant que leur position sur le vote de confiance "dépendra de la composition" de son cabinet.

En tant que porte-étendard de la ligne dure de l’opposition, le Front Populaire (FP), coalition de formations de gauche, relève que le choix de Youssef Chahed n’est pas représentatif "d’un large consensus politique et civil" et incarne "la continuité des politiques du gouvernement sortant".

Hamma Hammami, porte-parole du FP, avait considéré que le futur gouvernement "est voué à l’échec", du fait qu’il n’est pas porteur d’une alternative, mettant en garde contre "la répression des libertés pour imposer des mesures douloureuses".

Youssef Chahed, un technocrate reconverti dans la politique, a fait sa première entrée au gouvernement en tant que secrétaire d’Etat à la pêche, en février 2015, avant de devenir ministre des Affaires locales suite au remaniement de janvier 2016, sous la houlette du Premier ministre démissionnaire Habib Essid.

Le week-end dernier, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP, Parlement) a voté, à une écrasante majorité, pour le retrait de confiance au gouvernement Essid, qui refusait de présenter sa démission.

Yousef Chahed, figure montante du Nidaa, dispose d’un délai d’un mois pour présenter la liste de son équipe au chef de l’Etat, qui, en cas d’échec des consultations, pourrait lui accorder un mois supplémentaire pour parvenir à un compromis.

Neuf partis et trois organisations nationales, essentiellement la puissante centrale de l’UGTT et le patronat, ont adhéré à l’initiative du chef de l’Etat favorable à la mise en place d’un gouvernement jouissant du consensus le plus large, dans le but de mener les réformes qui s’imposent face à la crise multidimensionnelle que traverse le pays.

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