Tunisie/Investissements: soutien politique renouvelé, des promesses en milliards

Au-delà du renouvellement du soutien politique à la transition démocratique, la Tunisie a obtenu, mercredi, des promesses en milliards d’euros pour les projets proposés dans le cadre de la conférence internationale sur l’investissement (Tunisia 2020).

Les responsables de ce pays maghrébin comptent sur un appui concret de leurs partenaires et des bailleurs de fonds pour booster le plan de développement 2016/2020, considéré comme l’ultime recours pour sortir d’une crise lancinante.

Face aux grandes difficultés économiques que traverse le pays, l’ensemble des acteurs, que ce soit le gouvernement, le patronat ou la centrale syndicale, n’ont pas caché leurs immenses attentes de cet événement pour relancer l’investissement, stimuler la croissance et amorcer une nouvelle dynamique économique, à travers le financement de méga-projets d’infrastructures et énergétiques.

Quoiqu’il est encore tôt de tirer un bilan définitif, la Tunisie a reçu, au premier jour de cette conférence (mardi), des signaux positifs de la part des partenaires traditionnels, vraisemblablement sensibilisés à l’impératif d’appuyer un pays éprouvé par l’instabilité politique, le terrorisme et la situation dans la Libye voisine, jadis poumon de l’économie tunisienne.

En plus des engagements substantiels exprimés par plusieurs pays arabes et étrangers mais qui restent à discuter et à préciser, le gouvernement tunisien a signé des accords fermes pour la réalisation de projets d’infrastructures de quelque 600 millions d’euros.

Ces dons et prêts proviennent de l’Union européenne (200 millions d’euros), de la Banque européenne de l’investissement (BEI, 246 millions), de l’agence allemande de coopération technique KFW (105 millions), de la Banque européenne de la reconstruction et de développement (BERD, 46,5 millions) et de l’Agence française de développement (AFD, 5 millions).

La BEI a, à cette occasion, a annoncé un soutien "exceptionnel" à la Tunisie pouvant atteindre 2,5 milliards d’euros d’ici 2020, en vue de favoriser "une croissance inclusive et durable, source d’emplois pour les jeunes générations".

"La Tunisie est confrontée aujourd’hui à une situation exceptionnelle et a besoin d’un soutien exceptionnel de la part de ses partenaires et des institutions financières internationales", avait souhaité le président Béji Caïd Essebsi en ouverture de cette conférence.

Les quelque 140 projets proposés par la Tunisie nécessitent des financements de plus de 60 milliards de dollars, dans le cadre de partenariats public-privé ou d’investissements privés.

Outre les effets néfastes des actes terroristes sur le secteur névralgique du tourisme, la Tunisie fait face, depuis deux ans, à un net ralentissement de l’économie et à une baisse de productivité dans la quasi-totalité des secteurs.

La Tunisie doit, également, juguler un déficit budgétaire abyssal devant s’élever à 6 pc environ à fin 2016, accentué par l’aggravation de la dette publique, aux alentours de 64 pc du PIB, contre un peu plus de 40 pc seulement en 2010.

En mai dernier, le gouvernement tunisien avait obtenu un nouveau plan d’aide de 2,9 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI), dont le concours reste conditionné à des réformes structurelles douloureuses.

L’institution mondiale avait accordé, en 2013, un autre prêt de 1,6 milliard de dollars à la Tunisie pour pouvoir faire face à la transition démocratique et politique, enclenchée par la révolution de 2011.

Atlasinfo (avec MAP)

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