Strauss-Kahn affectionne les conférences à Marrakech sur la crise de l’euro
« La crise de l’euro » est le thème d’une conférence animée, mercredi à Marrakech, par l’ex- directeur général du Fonds Monétaire International (FMI), Dominique Strauss-Kahn.
A cette occasion, il a fait savoir que la crise de l’euro "est la conséquence de certaines faiblesses inhérentes à la construction de l’Europe, sachant que les européens ont sous-estimé la crise économique ainsi que les effets pouvant être engendrés par les mesures prises dans ce cadre", notant que l’Europe demeure "sous-équipée" à plusieurs niveaux (intellectuel, théorique et institutionnel) pour traiter ce genre de problème.
Il a, dans ce cadre, déploré le déficit en innovation que connait l’Europe, telle que confrontée actuellement à des difficultés à fonctionner correctement, en raison de la faiblesse de ses institutions, soulignant l’impératif de doter le centre (Bruxelles) de pouvoirs et de moyens nécessaires pour garantir un niveau élevé de coordination entre les Etats européens.
Tout en soulignant qu’il préfère "plutô t parler de crise de l’Europe que de crise de l’Euro", Strauss-Kahn estime que la force des pays européens réside dans leur union, "encore faut-il avoir le courage politique pour resserrer les rangs et prendre les mesures adéquates, dans l’optique de reconstruire une nouvelle Europe apte à fonctionner correctement, tout en tenant compte des changements et évolutions que connait l’économie mondiale de manière générale".
Il a tenu à rappeler que la crise économique actuelle, telle que vécue en Europe, a eu pour effet d’alimenter un certain retour aux nationalismes et à reléguer au second rang les questions d’ordre communautaire, relevant que les solutions nationales à la crise ne peuvent en aucun cas être efficaces et efficientes et que seules des réponses concertées et communes dans le cadre d’une Europe forte et unie, seront susceptibles d’apporter leurs fruits.
Dans son mot introductif, le comité d’organisation a rappelé que la crise de la zone euro, qui semble échapper au contrô le des gouvernants, influe sur les pays africains fortement liés à l’Europe, relevant que la crise économique actuelle, la dette, la crise de l’euro et le chô mage créent des dynamiques, dont les effets se répercutent à différents niveaux : mondialisation, nationalismes exacerbés, migration continue, creusement des inégalités, inquiétudes d’ordre sécuritaire, changements climatiques et défis liés au développement durable.
Même si beaucoup de pays africains ont pu absorber le choc de la crise financière mondiale grâce à des politiques prudentes et à la désinflation, le continent reste encore très dépendant de l’économie mondiale. Plus de la moitié des exportations africaines vont actuellement vers l’Europe et les Etats-Unis, ont-ils rappelé.