Révision constitutionnelle en Mauritanie: le congrès privilégié (député)

Le président mauritanien souhaite faire adopter la révision de la Constitution, en discussion au Parlement, par l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès plutôt que par référendum par souci d’économie, a dit vendredi à l’AFP un député de la majorité.

Selon ce député, Ahmed Salem Ould Abd Dayem, le chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz a fait cette annonce au cours d’une rencontre jeudi soir avec des parlementaires de la majorité.

Le président "nous a informés que la révision de la Constitution va s’opérer par voie d’un congrès parlementaire", estimant qu’un référendum coûterait cher, a déclaré M. Ould Abd Dayem.

Sollicitée par l’AFP, une source officielle n’a pas souhaité commenter cette annonce.

Le Parlement mauritanien a entamé mercredi à Nouakchott une session extraordinaire consacrée essentiellement à l’examen de modifications de la Constitution en vigueur depuis 1991.

Ces amendements avaient été arrêtés lors d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition dite modérée en septembre-octobre 2016.

Le projet de loi prévoit notamment la suppression du Sénat et son remplacement par des Conseils régionaux, le changement du drapeau et de l’hymne national. Il envisage aussi la suppression de la Haute Cour de Justice, du médiateur de la République et du Haut Conseil islamique.

Il doit être adopté séparément par l’Assemblée nationale et le Sénat à la majorité des deux tiers, avant d’être soumis soit à un référendum, soit à un congrès parlementaire, ont indiqué cette semaine à l’AFP des constitutionnalistes.

Dans la seconde option, selon les mêmes sources, le congrès doit être convoqué et, pour que le texte passe, il devra être adopté par les trois cinquièmes des 106 parlementaires au sein desquels le régime du président Ould Abdel Aziz dispose d’une majorité confortable.

"Le président a tranché" en faveur de l’adoption par congrès, estimant "que l’opération référendaire qui était prévue au terme du dialogue" en octobre "devait coûter très cher au Trésor public, entre 5 et 6 milliards d’ouguiyas (12,5 à 15 millions d’euros)", a affirmé Ahmed Salem Ould Abd Dayem.

D’après lui, "ces montants seront affectés aux secteurs de l’Education et de la Santé qui en ont fort besoin".

De même source, le président a invité les parlementaires de la majorité à "expliquer au peuple l’intérêt des amendements proposés", dénoncés depuis plusieurs mois par une quinzaine de partis de l’opposition radicale formant le Forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU).

Avec afp

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