Population : Le Maroc prend de l’âge (enquête)

Population : Le Maroc prend de l’âge (enquête)
L’effectif des personnes âgées de 60 ans et plus s’est élevé de 833.000 à 2,4 millions entre 1960 et 2010, soit une augmentation annuelle de 2,3%, rappelle l’étude publiée à l’occasion de la célébration de la journée internationale des personnes âgées.

Et, ce n’est pas tout. Cette tendance est appelée à se poursuivre. Les projections démographiques réalisées par le HCP révèlent que le nombre de personnes âgées pourrait atteindre 5,8 millions en 2030, ce qui représenterait 15,4% de la population, contre 8,1% aujourd’hui.

Cette évolution rapide n’est pas sans conséquences sur les conditions de vie de la population âgée et surtout sur celles des femmes en raison de l’avantage dont elles bénéficient en termes d’espérance de vie à la naissance, qui est plus élevée de 2,6 ans par rapport aux hommes. Les femmes courent aussi plus de risque de veuvage en raison de l’écart d’âge entre époux de 4,8 ans en faveur des hommes. Les statistiques font état d’environ cinq fois plus de veuves que de veufs.

À l’origine de ce processus de vieillissement de la population, la chute des naissances. Le nombre moyen d’enfants par femme a baissé de 7,2 à 2,4 entre le début des années 60 et 2010.
Une telle évolution démographique, precise le HCP, n’arrivera certes pas sans modifier la donne économique et sans que le pays ne vive des mutations sociales. Ce changement remet encore une fois sur la table la problématique du financement des retraites et de la protection sociale et sanitaire d’une large partie de la population marocaine.

Les résultats de l’enquête nationale sur les personnes âgées (ENPA), réalisée en 2007 par le HCP, révèlent, par ailleurs, que malgré la forte prévalence des maladies et de l’incapacité physique au sein de cette population, seulement 16% d’entre elle bénéficie d’une pension de retraite et 13% d’une couverture médicale.

La grande majorité des retraités au Maroc touche en effet une pension qui varie entre 800 et 1.300 dirhams par mois. Et si la solidarité familiale reste, jusqu’à présent, encore forte, la dynamique démographique couplée à l’évolution des modes de vie et à la diminution de la taille des fratries laisse présager, à l’avenir, une possible érosion de l’entraide familiale. Le soutien familial devrait, donc, laisser place à un soutien social.

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