Paris confirme la mort de deux journalistes, dont un Français, en Syrie

Paris confirme la mort de deux journalistes, dont un Français, en Syrie
Paris a confirmé mercredi la mort de deux journalistes en Syrie, le Français Rémi Ochlik, 28 ans, et l’Américaine Marie Colvin. Ils ont été tués à Homs, dans le centre du pays, comme le journaliste français Gilles Jacquier le 11 janvier dernier. "Ca suffit, ce régime doit partir", a réagi le président français Nicolas Sarkozy.

"Maintenant, ça suffit, ce régime (syrien) doit partir. Il n’y a aucune raison que les Syriens n’aient pas le droit de vivre leur vie et de choisir leur destin librement", a déclaré le chef de l’Etat, interrogé par la presse avant une réunion avec des parlementaires.

Ces décès montrent "combien la liberté d’informer est importante et combien le métier de journaliste peut être difficile et dangereux (…) Si les journalistes n’étaient pas là-bas, on ne saurait pas ce qui s’y passe et les massacres seraient bien sûr encore plus importants", a-t-il ajouté.

"Le président présente ses condoléances aux familles des deux journalistes morts en Syrie, Rémi Ochlik, un Français photographe de guerre, et Marie Colvin, américaine", a déclaré la porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, lors du point de presse suivant le conseil des ministres.

Rémi Ochlik, 28 ans, a été tué "alors qu’il faisait son métier de reporter photographe (…) On pense à sa famille, on pense au métier de photojournaliste, de reporter. On pense à ce qu’ils font pour tout le monde et qu’ils paient de leur mort. C’est épouvantable. Ils ont en plus été poursuivis alors qu’ils essayaient d’échapper aux bombardements", a affirmé le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, au bord des larmes, à la sortie du conseil des ministres. "Le président en a parlé, il y avait une grande émotion", a-t-il confié.

Le gouvernement "veut rappeler son attachement, à la fois à la liberté de la presse et à la protection des journalistes sur quelque terrain qu’ils se trouvent", a souligné Mme Pécresse.

Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a également déploré le décès des deux journalistes, y voyant "une démonstration supplémentaire de la dégradation de la situation en Syrie et d’une répression qui est de plus en plus intolérable".

"Je vais essayer de savoir exactement les conditions de ce meurtre, en tout cas de cette mort", a-t-il ajouté, souhaitant que la conférence ministérielle du Groupe des amis du peuple syrien, qui se tiendra vendredi à Tunis, permette de "progresser dans le sens d’un règlement pacifique" de la crise en Syrie.

Le photoreporter de guerre Rémi Ochlik, fondateur en 2005 de l’agence de presse IP3 PRESS, avait notamment travaillé sur le printemps arabe l’an dernier, couvrant les révolutions en Tunisie, en Egypte et en Libye, selon son site Web, qui précise que ses photos ont été publiées par "Le Monde Magazine", "VSD", "Paris Match", "Time Magazine" ou le "Wall Street Journal".

La journaliste de guerre Marie Colvin était correspondante pour le journal britannique "Sunday Times" depuis 20 ans. Elle se trouvait ces derniers temps dans le quartier rebelle de Baba Amr à Homs, bombardé par les forces syriennes depuis le 4 février, selon la publication.

Un peu plus tôt dans la matinée, Omar Shaker, un militant syrien, avait annoncé que deux journalistes étrangers avaient été tués mercredi dans les bombardements de l’armée syrienne sur Homs, épicentre de la contestation contre le régime du président Bachar el-Assad.

La répression a fait plus de 5.400 morts depuis le début du mouvement à la mi-mars 2011, selon les Nations unies.

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