Nicolas Sarkozy rend hommage aux soldats musulmans morts pour la France

Le chef de l’Etat a inauguré mercredi à la mi-journée à la Grande mosquée de Paris une stèle rendant hommage aux soldats musulmans morts pour la France durant la Première guerre mondiale (1914-1918). Il s’est ensuite entretenu avec le recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur et le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui.

Nicolas Sarkozy rend hommage aux soldats musulmans morts pour la France
Le président Nicolas Sarkozy a assuré aux musulmans de France qu’ils avaient "leur place dans la République", souhaitant que la campagne ne connaisse plus de polémique blessante comme celle sur la viande halal. Des propos plutô t bien accueillis par les hauts responsables musulmans, qui ont toutefois estimé qu’il fallait "rester vigilant".

Le président de La République en a profité pour "dire à nos compatriotes de confession musulmane qu’ils ont naturellement le droit de vivre leur foi". Il a surtout souhaité que "durant cette campagne électorale, certains de nos compatriotes ne se sentent pas blessés par des polémiques qui n’ont pas lieu d’être".

Nicolas Sarkozy, qui brigue un second quinquennat, faisait allusion à la controverse sur le halal lancée il y a trois semaines par la candidate du Front national à la présidentielle Marine Le Pen.

"A chaque campagne présidentielle, il suffit que le Front national lève un débat (pour) que tout le monde saute dessus", a déploré Salah Bellouti, président de l’association des Enfants d’anciens combattants français musulmans.

"Le président de la République, je reste persuadé que c’est un ami des musulmans", confie-t-il, déplorant en revanche que certains de ses "conseillers" rebondissent sur les polémiques lancées par l’extrême droite, que ce soit sur les prières de rue ou sur la viande halal.

"Ca a heurté", explique M. Bellouti. Pris comme "boucs émissaires", les musulmans se sentent chaque fois "stigmatisés", relève-t-il. "Il y a un moment où les musulmans en ont ras-le-bol".

Sur les 43,2 millions de Français inscrits sur les listes électorales, 3,9 millions sont musulmans, estime ce responsable associatif. "C’est pas négligeable", souligne-t-il à deux mois de la présidentielle.

Mohammed Moussaoui, président du CFCM, instance créée lorsque Nicolas Sarkozy était ministre de l’Intérieur, a salué un souci de cohésion sociale du chef de l’Etat.

Cependant, "il faut rester vigilant", a-t-il considéré. "Les déclarations de nature à enfoncer les musulmans, à les toucher dans leur profondeur risquent de revenir". C’est pourquoi M. Moussaoui souhaite que les responsables politiques "disent haut et fort le respect de la République (envers) tous ses enfants, quelle que soit leur religion".

Cette visite et l’entretien qui a suivi interviennent après la polémique sur la viande halal lancée par la candidate du FN à la présidentielle Marine Le Pen, qui a suscité des déclarations controversées dans la majorité et suscité le trouble des autorités religieuses musulmanes et juives.

Le Premier ministre François Fillon avait évoqué les "pratiques ancestrales" d’abattage des religions juive et musulmane et le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, présent mercredi à la mosquée de Paris, avait fait un lien entre le droit de vote des étrangers aux élections locales et le halal. Un lien finalement jugé "excessif" par M. Sarkozy.

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