"Nous penchons pour une manipulation", indique au journal une source proche du président français, Nicolas Sarkozy, tout en soulignant qu’il n’existe pas de "preuve" à ce stade. "Les responsables syriens étaient seuls à savoir qu’un groupe de journalistes occidentaux visitait Homs ce jour-là, et dans quel quartier il se trouvait", relève la même source.
Le quotidien note, par ailleurs, que le faubourg de Nouzha, où a été tué Gilles Jacquier ainsi que six Syriens, est essentiellement habité par la communauté alaouite, minorité à laquelle appartient le président Bachar al-Assad – et très largement dévouée à sa cause.
Cette visite était "non seulement autorisée – fait très exceptionnel -, mais étroitement encadrée par le régime, cantonnée aux zones sous son contrôle total", ajoute le journal, notant que le reporter s’était plaint le matin même, après avoir été empêché de filmer dans certaines rues de Damas, d’être otage d’une "opération de propagande".
Le gouverneur de Homs a promis jeudi soir une commission d’enquête sur cette "attaque terroriste", préjugeant ainsi de son résultat. Mais, selon Le Figaro, les compagnons de voyage de Gilles Jacquier ont spontanément évoqué "une opération militaire", à l’instar du reporter de la chaîne américaine CNN.
"On peut croire à un malheureux accident. Mais il tombe plutôt bien pour un régime qui cherche à décourager les journalistes étrangers et à diaboliser la rébellion", observe la source Elyséenne.