Mezouar : « On ne permettra pas à qui que ce soit de venir entacher la réputation des responsables marocains et de l’institution judiciaire marocaine »

« On ne permettra pas à qui que ce soit et dans quelle circonstance que ce soit de venir entacher la réputation des responsables marocains et de l’institution judiciaire marocaine », a déclaré d’un ton ferme, samedi sur BFMTV, le chef la diplomatie marocaine, Salaheddine Mezouar, faisant de ce paramètre une condition incontournable pour retrouver une relation de confiance entre Paris et Rabat.
M. Mezouar a également indiqué que le roi Mohammed VI et François Hollande « se sont parlés lundi dernier» au téléphone sur les « malentendus » qui ont conduit à une crise inédite entre les deux pays.

Le ministre des Affaires étrangères s’est certes félicité de la signature de l’accord sur l’amendement de la convention maroco-française d’entraide judiciaire, paraphé samedi à Paris par le ministre de la Justice et des Libertés Mustapha Ramid et la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, mais il a insisté sur le respect de la justice marocaine et sur la nécessité de retrouver une relation de confiance entre les deux pays.

Quant aux allégations de torture, « il y a une justice dans ce pays. Il faut d’abord avoir recours à la justice marocaine », a dit M. Mezouar, avant d’ajouter que "Le patron du contre-espionnage (Abdellatif Hammouchi) est connu pour sa crédibilité et son respect".

« Nous sommes un pays du respect des droits de l’homme, un pays qui avance dans la construction de la démocratie sur des valeurs universelles et sur les valeurs du respect des droits de l’homme », a-t-il poursuivi. « On refuse qu’on puisse venir nous juger de cette manière et avec autant de légèreté. La France n’a pas à nous juger, le système judiciaire français n’a pas à nous juger. Le système judiciaire français a l’obligation de respecter le système judiciaire marocain comme, nous, on respecte le système judiciaire français », a insisté le chef de la diplomatie marocaine.

« On ne permettra pas à qui que ce soit et dans quelle circonstance que ce soit de venir entacher la réputation des responsables marocains et de d’institution judiciaire marocaine », a asséné M. Mezouar.

Pour le ministre marocain, « Il doit être définitivement clair que ce sont les conditions pour que les relations entre nos deux pays retrouvent leur crédibilité et la confiance indispensable entre deux pays partenaires » afin de « préserver l’avenir ».

Sur le rétablissement de la coopération judiciaire suspendue depuis près d’un an, le chef de la diplomatie marocaine a précisé que « les deux parties ont travaillé de longs mois ». « Il fallait remettre les choses en ordre ».

La densité d’une relation multidimensionnelle entre Rabat et Paris a beaucoup pesé dans la recherche de la solution la mieux adaptée pour sortir de cette crise qui a duré presque un an.

La coopération judiciaire a été suspendue par le Maroc et la coopération sécuritaire a également été affectée par le froid glacial qui a pesé des mois durant sur les relations entre les deux pays depuis l’irruption de sept policiers à la résidence de l’ambassadeur du Maroc en France pour remettre une convocation d’un juge au patron de la DGST Abdellatif Hammouchi pour des allégations de torture.

La convention de coopération judiciaire entre les deux pays « a montré ses limites », comme l’a souligné le ministre marocain de la Justice. La nécessité de réviser cette convention s’est imposée. « L’accord intervient au terme de discussions marathoniennes et fructueuses qui se sont déroulées dans un climat de confiance et dans un esprit de responsabilité et de coopération et dans le total respect de la souveraineté des deux pays, de leurs principes constitutionnels et des conventions et engagements internationaux », a déclaré samedi le ministre de la Justice marocain, M. Ramid.

Selon le communiqué conjoint des deux ministres de la Justice, les discussions "ont été guidées par les orientations claires et l’attachement permanent des deux chefs d’Etat, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et S.E. François Hollande, de mettre fin à cette situation et d’agir pour préserver le partenariat d’exception qui caractérise la relation entre les deux pays".

Mercredi dernier devant les députés français, le Premier ministre Manuel Valls avait rappelé que le Maroc est un partenaire majeur de la France dans la lutte contre le terrorisme, l’islamisme radical et le trafic de drogue, et avait appelé à dépasser "le plus tôt possible" les tensions pour reprendre la coopération dans les meilleures dispositions possibles.

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