Marine Le Pen : « Le roi Hollande est nu »

Pour son discours de rentrée, prononcé à Brachay samedi, Marine Le Pen a balayé très largement les thèmes récurrents du FN. La présidente du parti appelle à une dissolution de l’Assemblée nationale et se dit prête à gouverner en cohabitation avec François Hollande.

L’Europe, les élites, l’"UMPS", l’immigration : Marine Le Pen n’a rien omis, samedi, des sujets de prédilection du Front national. A Brachay, village de Haute-Marne d’une cinquantaine d’habitants dans lequel le FN avait réalisé son plus gros score lors de la présidentielle de 2012, la présidente du parti d’extrême-droite a prononcé un discours que son père ne renierait pas. Elle semble déterminée à exercer le pouvoir. "J’en appelle depuis longtemps à une dissolution de l’Assemblée nationale, à un retour au peuple", a-t-elle rappelé. "Nous sommes prêts à assumer toutes les responsabilités que le peuple nous confiera". Attaquant frontalement le gouvernement et l’UMP, "éternels arnaqueurs de la politique française", elle n’a pas manqué de rappeler le succès du FN lors des dernières élections européennes, qui ferait du Front national "le premier parti de France".

Schengen, "porte ouverte aux délinquants et criminels"

Très virulente à l’égard de l’UMP, qui ne serait pas particulièrement favorable à gouverner en cohabitation avec François Hollande, Marine Le Pen a déclaré pour sa part : "Jamais je ne me déroberai (…) Nous ne fuirons pas, comme ces lâches, nos responsabilités". La présidente du FN n’est pas plus tendre avec le gouvernement, pris dans une instabilité ministérielle digne de "la IVe République", selon elle, et sans moyen pour relancer le pays : "Le roi François Hollande est nu, le prince Manuel Valls aussi". Le remaniement opéré en début de semaine est aussi visé. Marine Le Pen s’en est pris, en effet, à Emmanuel Macron. Comme en début de semaine, dans un communiqué, la présidente du Front national a estimé que le nouveau ministre de l’Économie était la preuve de "l’encrage dans l’ultra-libéralisme total" du gouvernement. La ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, qui "n’a aucune compétence en (la) matière", a aussi subi les foudres de Marine Le Pen, qui n’a épargné aucun de ses adversaires tout au long de son intervention.

Dans la droite ligne du Front national, sa présidente a régulièrement évoqué l’immigration "de masse", responsable selon ses dires de la dissolution de "notre identité nationale". S’attaquant pêle-mêle à l’Europe, l’Allemagne et Schengen, "porte ouverte aux délinquants et criminels", Marine Le Pen a appelé à "changer de direction", s’adressant "à ces travailleurs smicards, petits retraités et familles qui voient poindre un déclassement hélas inéluctable". Elle sera sûrement satisfaite d’apprendre que selon un sondage CSA paru samedi, près de quatre Français sur dix (39%) se disent "souvent d’accord" avec ses prises de position. En revanche, seulement 27% des personnes interrogées lui reconnaissent "l’étoffe d’un président de la République".

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