Les propositions de Macron pour la relance de l’Union européenne

Le président français Emmanuel Macron a dévoilé, mardi à Paris, ses propositions pour la relance de l’Union européenne, estimant que l’Europe est aujourd’hui trop faible, trop lente et trop inefficace.

"L’Europe que nous connaissons est trop faible, trop lente, trop inefficace mais l’Europe seule peut nous donner une capacité d’action dans le monde face aux grands défis contemporains", a affirmé le chef de l’Etat français dans un discours à La Sorbonne.

Insistant sur le volet sécuritaire, M. Macron a plaidé pour le renforcement de l’Europe de la défense et de la sécurité à travers la création d’une "force commune d’intervention" européenne, un budget de défense commun et une "doctrine commune" pour agir.

"La première clef, le fondement de toute communauté politique, c’est la sécurité. Nous vivons en Europe un double mouvement: un désengagement progressif et inéluctable des États-Unis et un phénomène terroriste durable", a-t-il fait observer, faisant savoir qu’"en matière de Défense, notre objectif doit être la capacité d’action autonome de l’Europe, en complément de l’Otan".

"Notre incapacité à agir ensemble de manière convaincante met en cause notre crédibilité en tant qu’européens, a constaté le président français, expliquant que "ce qui manque le plus à l’Europe de la défense aujourd’hui, c’est une culture stratégique commune".

Il a aussi proposé la création d’une Académie européenne du renseignement, d’un parquet européen contre le terrorisme et d’une force commune de protection civile contre les catastrophes naturelles, ainsi que d’un Office européen de l’asile et d’une police européenne des frontières.

Au volet économique, M. Macron a appelé à la création au niveau européen d’"une taxe sur les transactions financières", qui serait "affectée intégralement à l’aide" au développement.

"Il y a deux pays en Europe qui ont une taxe sur les transactions financières", la France et la Grande-Bretagne. "Prenons cette taxe, généralisons-la à l’ensemble de l’Europe", a-t-il lancé, plaidant en outre pour une taxation des géants du numérique sur la base du chiffre d’affaires réalisé dans chaque pays, et non plus en fonction des bénéfices perçus dans des Etats à faible fiscalité.

"Nous ne pouvons pas accepter d’avoir des acteurs européens qui sont taxés et des acteurs internationaux qui ne le sont pas, des acteurs du numérique qui n’ont aucune taxe et qui viennent concurrencer des acteurs de l’économie traditionnelle qui, eux, la paient", a-t-il déclaré.

Il a aussi exprimé son soutien à la création d’un budget de la zone euro, piloté par un ministre des Finances et contrôlé par un Parlement, expliquant que ce budget devrait financer des investissements et assurer une stabilisation face aux chocs économiques.

Les ressources de ce budget pourraient venir de la taxation du secteur du numérique, de taxes environnementales et, un jour d’un impôt, par exemple l’impôt sur les sociétés une fois l’harmonisation achevée, a-t-il dit.

Il a en outre proposé de fixer au niveau européen un "juste prix" pour le carbone – dont les échanges permettent de pénaliser les industries polluantes – "suffisamment élevé" pour encourager la transition écologique, d’au moins 25 à 30 euros la tonne, plaidant pour la mise en place aux frontières européennes d’une taxe sur le carbone qui pèserait sur les importations issues d’industries polluantes, afin "d’assurer l’équité entre les producteurs européens et leurs concurrents".

Sur un autre registre, le président français Emmanuel Macron a appelé à la création d’une Agence européenne pour l’innovation, capable de financer en commun des champs de recherche nouveaux, comme l’intelligence artificielle.

Abordant le Brexit, M. Macron a estimé que le Royaume-Uni aura sa "place" dans une Europe refondée, "dans quelques années" et s’il le souhaite. "Dans cette Union européenne repensée et simplifiée que je propose, je ne m’imagine pas que le Royaume-Uni ne puisse pas trouver sa place", a-t-il fait observer.

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