Les camps de Tindouf vivent au rythme de manifestations contre la politique répressive du « polisario » (témoignage)

Les camps de Tindouf en Algérie vivent au rythme de protestations et de manifestations dénonçant la politique de répression, de persécution et d’exclusion pratiquée par le « polisario » à l’encontre des séquestrés sahraouis qui appelent à cesser l’instrumentalisation de leur drame et à faire en sorte que les aides humanitaires qui leur sont destinées ne finissent pas dans les comptes bancaires des dirigeants séparatistes et des responsables des renseignements militaires algériens, a déclaré Hamada El Bihi, un sahraoui séquestré à Tindouf qui a rallié récemment le Maroc.

Dans un entretien à l’agence MAP, M. El Bihi a qualifié de "tragique, désastreuse et indescriptible" la situation dans les camps de Tindouf, relevant qu’au moment où les populations sahraouies dans les provinces du sud du Royaume jouissent de la prospérité socio-économique, leurs frères dans les camps de Tindouf, au sud de l’Algérie, vivent dans des conditions dramatiques et inhumaines.

"La situation tragique dans les camps de Tindouf est la conséquence des actes de répression pratiqués par les milices du +polisario+ en coordination avec les services de renseignements algériens, lesquels actes ont fait, au fil des années, des milliers de morts, de blessés et de portés disparus", a-t-il affirmé.

Cette situation n’augure rien de bon, en raison des pressions exercées systématiquement par le "polisario", de l’enracinement du népotisme et de la politique de "diviser pour mieux régner" appliquée par le "polisario" à l’encontre des sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf, a-t-il déploré.

Ceux-ci sont tenus de manifester leur loyauté aux chefs séparatistes pour pouvoir jouir de certains de leurs droits élémentaires, a fait savoir M. El Bihi, expliquant que les populations des camps de la honte se répartissent en deux catégories, en l’occurrence les affidés proches des cercles de pouvoir qui mènent une vie d’aisance et de confort, et d’autres qui subissent les affres de la privation et de l’indigence et qui sont l’écrasante majorité.

Par ailleurs, M. El Bihi a affirmé qu’une grande partie des aides humanitaires octroyées aux populations des camps par des associations et des bailleurs de fonds est détournée et vendue dans les marchés algériens et mauritaniens entre autres, comme il a été prouvé par nombre de rapports émanant d’instances et d’organisations internationales.

Selon lui, l’absence d’un recensement précis et transparent de ces populations constitue l’un des principaux facteurs favorisant le détournement des aides humanitaires. Et pour cause, explique-t-il, le calcul du montant de ces aides se fait sur la base du nombre des populations des camps, lequel est toujours gonflé par le "polisario" et son mentor l’Algérie.

Et de noter que malgré les soupçons du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) et les appels récurrents du Maroc pour le recensement des populations des camps, Alger continue de "gonfler" l’effectif de la population et met tout en oeuvre pour éviter que le HCR entreprenne une telle démarche et dévoile la vérité.

L’ancien séquestré dans les camps de la honte a aussi attiré l’attention sur le phénomène de surpeuplement dans les prisons de l’Algérie et du "polisario", étant donné que les camps de Tindouf sont devenus une plaque tournante du trafic de drogue.

Il a évoqué, dans ce contexte, le cas d’une famille de sept personnes qui ont prêté allégeance, il y a deux semaines, au groupe terroriste dénommé "Ansar Al Sharia" actif dans le nord du Mali, faisant état aussi de l’enrôlement de jeunes sahraouis dans les rangs d’organisations terroristes qui exploitent leurs mauvaises conditions socio-économiques.

M. El Bihi a appelé l’ensemble des Marocains, y compris les MRE, à faire front uni contre tous ceux qui tentent de nuire aux intérêts du Royaume sur les plans politique, économique et territorial, en investissant les fora internationaux, insistant sur l’importance de s’armer de preuves et d’arguments et d’une connaissance profonde des politiques suivies par les ennemis de l’intégrité territoriale dans les camps de Tindouf.

L’Algérie est le pays le moins bien placé pour se faire l’avocat des droits de l’Homme, puisqu’aucun activiste algérien des droits humains n’a osé évoquer la situation actuelle en Algérie dans les enceintes internationales, a-t-il souligné, évoquant à cet égard les événements de Ghardaïa, la grogne des jeunes opposés à la réélection du président Bouteflika pour un nouveau mandat, eu égard à la détérioration de son état de santé, et les militaires qui amassent les fortunes dont bénéficie la partie sud du pays au détriment de la partie nord.

Cette situation contraste fortement avec celle des populations sahraouies installées dans les provinces du sud du Royaume, dont les conditions de vie ne cessent de s’améliorer à la faveur de l’approche prônée par SM le Roi Mohammed VI dans le but de garantir la fluidité et la pérennité des investissements dédiés à ces provinces, a fait valoir M. El Bihi, appelant les Sahraouis à rester attachés à la proposition d’autonomie présentée par le Maroc, qui a été largement soutenue par la communauté internationale.

Le "polisario", a-t-il conclu, se trouve actuellement dépassé par le cours des événements et incapable de produire une initiative à la hauteur du plan d’autonomie dans les provinces du sud, qui est de nature à mettre fin au différend artificiel autour du Sahara marocain, unifier les rangs des sahraouis, leur permettre de gérer leurs propres affaires et apporter, en toute dignité, leur contribution à l’élan de développement tous azimuts dans ces contrées.

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