Bien sûr ce n’est qu’une étape qui doit continuer un processus d’ouverture et non le clore une fois pour toutes. Il faut entendre les revendications du « mouvement du 20 février », entendre les doutes des abstentionnistes. Ce n’est qu’une étape, mais c’est une vraie étape.
Bien sûr, un vote n’effacera pas les immenses défis que le pays doit relever.
Le défi de la corruption, tout d’abord, car tant qu’il n’y aura pas de gestes décisifs sur la profondeur de la lutte contre la corruption à tous les niveaux, le peuple des médinas ne sera pas réconcilié avec ses élites des villas.
Le défi de l’éducation ensuite, car il faut se garder, avec nos habitudes européennes, de tout lire à travers le prisme politique. Le mouvement des peuples arabes est sous-tendu par l’aspiration profonde d’une jeunesse en mal d’emploi et de reconnaissance à trouver sa place dans la société. L’éducation, la formation, la qualification sont les véritables frontières pour le Maroc de la prochaine décennie.
Le défi du partage de la prospérité enfin, car il y a plusieurs pays en un seul. Il y a un Maroc rural, subissant la pauvreté et l’analphabétisme, qui ne doit pas être le laissé pour compte du changement.
Sortons du yoyo des faits divers et de leurs rebondissements pour nous réjouir avec les Marocains et saluer ce chemin sur lequel s’est engagé le Maroc et qui, à terme, scellera j’en suis sûr la réconciliation des deux rives de la Méditerranée dans un grand espace commun de prospérité, de liberté et de sécurité collective.