Le « Maroc médiéval » quitte le Louvre pour le musée Mohammed VI de Rabat

Après le Louvre, l’exposition « Le Maroc médiéval, un empire de l’Afrique à l’Espagne » est présentée au musée Mohammed VI de Rabat.

"Dans ces temps agités que traverse le monde aujourd’hui, l’exposition passe un message d’un Islam éclairé", a déclaré le président de la Fondation nationale des Musées, Mehdi Qotbi, lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation de cette exposition, organisée du 03 mars au 03 juin 2015 par la Fondation nationale des Musées en partenariat avec le Musée du Louvre de Paris.

M. Qotbi a également souligné que l’exposition "Le Maroc médiéval", qui a connu un grand succès lors de sa première présentation au Musée du Louvre de Paris du 17 octobre 2014 au 19 janvier 2015, a été visitée par plus de 170 000 personnes et constitue le prélude à la création d’un musée d’art islamique au Maroc.

Pour la directrice des Archives Royales et Commissaire de l’Exposition, Bahija Simou, cet événement d’envergure reflète la volonté du roi Mohammed VI de "mettre la culture au centre de sa réflexion et d’en faire un levier du développement économique et social et un moyen incontournable de rapprochement entre les peuples".

Cette exposition qui relate l’histoire du Maroc médiéval, à travers cinq siècles, met en lumière "l’authenticité de l’Etat marocain, la pérennité de son intégrité territoriale, ainsi que les multiples affluents arabes, amazighs, juifs, andalous et africains" qui ont enrichi sa civilisation, a dit Mme Simou, précisant qu’elle permet une relecture de l’époque s’étalant du XIème siècle au XVème siècle, qui représente l’âge d’or de la civilisation musulmane de l’Occident islamique, dirigé successivement par les dynasties almoravide, almohade et mérinide, a-t-elle ajouté.

Cette exposition met en avant la position géostratégique du Maroc en tant que carrefour de civilisations et terre de rencontre et de cohabitation, ainsi que le rôle joué par le Royaume en tant que médiateur commercial entre le l’Afrique Subsaharienne et l’Occident Chrétien, a encore noté Mme Simou, relevant l’apparition à cette époque d’un réseau de citées à vocation commerciale, comme Aghmat, Sijilmassa, Tombouctou, ou encore Marrakech.

Elle a également indiqué qu’en parallèle avec ces itinéraires commerciaux des itinéraires spirituels ont émergé à cette époque, reflétant un Maroc imprégné d’une spiritualité soufie.

Selon Mme Simou, la richesse de cette histoire du Maroc Médiéval est représentée à travers cette exposition qui réunit des objets et des œuvres muséologiques issus de musées marocains, français, portugais, italiens et espagnols, des objets non muséologiques, des documents ethnographiques et des manuscrits d’une grande importance symbolique, ainsi que des chefs-d’oeuvre à portée religieuse, tels que le lustre de la Mosquée "Qarawiyyin" et des minbars de mosquées.

Mme Simou a également tenu à préciser, à cette occasion, que cette exposition est le fruit des efforts conjugués de nombre d’intervenants, particulièrement le ministère des Habous et des affaires islamiques, le ministère de la Culture, le ministère de l’Intérieur, la direction des Archives Royales et les Forces armées royales.

Pour sa part, Yannick Lintz, directrice du Département des Arts Islamiques au Musée du Louvre et Commissaire de l’exposition, a souligné que l’exposition, qui traite d’un sujet qui n’a jamais été abordé avant par les musées, constitue l’accomplissement d’une collaboration entre la Fondation nationale des Musées et le Musée du Louvre de Paris, et sera suivie par un certain nombre de projets organisés conjointement par les deux institutions.

Mettant en avant "l’énorme succès" qu’a connu l’exposition lors de sa présentation au Louvre, Mme Lintz s’est réjouie de l’intérêt grandissant, affiché depuis, par les responsables des musées au patrimoine marocain et à son histoire médiévale.

L’exposition "Le Maroc médiéval" comprend près de 220 œuvres artistiques, issues des musées et des mosquées ou provenant de découvertes archéologiques, qui reflètent ce qu’accompli le Maroc durant cette période médiévale dans les domaines de l’architecture, de la céramique, du textile, de la calligraphie et de la production du livre. Elle regroupe des chefs-d’oeuvre artistiques hautement symboliques sur le plan religieux, ainsi que des éléments d’architecture, tels que des portes, des chapiteaux, des piliers, des frises sculptées et des panneaux de "Zellige".

Des objets servant à la vie quotidienne comme des plats et des bocaux en céramique, des coffrets de conservation de tissus, des lampes à chandelier ainsi que des instruments relatifs aux techniques d’extraction d’eau sont également présentés à cette exposition, outre des Corans, des manuscrits divers se rapportant à des sujets religieux scientifiques et littéraires, des pièces de monnaie et des modèles de bannière.

L’exposition, qui se tient au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat, constitue une opportunité pour contempler le patrimoine marocain et lui accorder d’intenses soins pour sa restauration et son entretien, ce qui incite à s’engager efficacement dans le domaine de la muséologie et de l’éducation des génération montantes. La finalité étant d’amener ces dernières à estimer les arts, et ce en vue de conserver la mémoire historique du Maroc et son identité nationale.

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