Le Maroc est disposé, plus que jamais, à coopérer pleinement avec la Chine et les pays africains (Bourita)

Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, a affirmé, mercredi à New York, que le Royaume du Maroc est disposé, plus que jamais, à coopérer pleinement avec la Chine et les pays africains frères pour atteindre les objectifs de développement, soulignant la nécessité de "redoubler d’efforts particulièrement dans une conjoncture internationale qui nous interpelle à plus d’un titre".

"Le Royaume du Maroc est disposé, plus que jamais, à coopérer pleinement avec la Chine ainsi qu’avec les pays africains frères aussi bien dans le cadre de notre Forum qu’au niveau bilatéral, pour atteindre les objectifs de développement auxquels notre continent aspire", a indiqué M. Bourita dans une allocution devant la 4ème réunion des Consultations Politiques entre les ministres des Affaires étrangères de Chine et d’Afrique.

"Nous devons, ainsi, redoubler d’efforts particulièrement dans une conjoncture internationale qui nous interpelle, à plus d’un titre, afin de s’assurer d’une mise en œuvre efficace et efficiente du Programme 2030 et des segments liés au développement dans l’Agenda 2063 de l’UA", a-t-il précisé.

Le ministre a fait savoir que le Maroc a identifié un certain nombre de projets qu’il pourrait partager avec ses frères et pays amis africains, dans le cadre d’une coopération tripartite, impliquant la République Populaire de Chine en vue de renforcer les capacités africaines en matière de lutte contre le terrorisme et la sécurité, d’industrie et Technologie de l’Information et de la Communication, d’énergie, d’infrastructures, d’agriculture et du domaine maritime, de sécurité alimentaire, de soins médicaux et santé publique, et du développement humain, ajoutant que le Royaume présentera en détail le contenu de chaque projet lors des prochaines réunions techniques pertinentes du FOCAC.

Rappelant que le Maroc a constamment soutenu toutes les initiatives de nature à accompagner les dynamiques internes au sein du Continent africain et favoriser un développement commun et durable en Afrique, M. Bourita a réitéré la satisfaction du Royaume quant aux progrès enregistrés dans la mise en œuvre et le suivi du plan d’action de 2015 du Forum sur la coopération sino-africaine.

"Je voudrais surtout à cet égard exprimer nos remerciements concernant l’effort considérable consenti par la République Populaire de Chine, grand ami de l’Afrique et pionnier de la coopération Sud-Sud, et pour son engagement financier par rapport à la mise en œuvre dudit Plan d’Action, et ce, en dépit d’une conjoncture économique mondiale difficile", a-t-il dit, tout en se félicitant que le Royaume soit l’un des principaux bénéficiaires de ces investissements avec environ 81 projets chinois d’investissement direct en 2016.

"De même, nous nous félicitons que dans le cadre du Plan d’Action FOCAC pour la période 2016-2018 en question, la Chine a accepté volontairement les projets de coopération que le Maroc avait proposé et qui portent sur des secteurs d’activités diversifiés, tels les projets liés aux technologies du Train à grande vitesse (TGV), les cartographies géochimiques, la mise en place des zones industrielles, les projets en matière d’environnement et de développement durable, des formations à l’endroit des diplomates marocains ainsi que des formations au profit des journalistes et du personnel de l’information", a-t-il dit.

Il a, dans ce cadre, soutenu que la Visite Royale du Roi Mohammed VI, à Pékin, en mai 2016, a permis de signer un partenariat stratégique global ainsi qu’une dizaine d’accords sectoriels, renforçant ainsi la coopération et ouvrant de nouvelles perspectives d’avenir aux relations entre Pékin et Rabat.

Mettant en exergue l’action diplomatique marocaine, qui s’est assignée comme objectif stratégique de hisser la coopération avec les pays africains au niveau d’un véritable partenariat agissant et solidaire, M. Bourita a affirmé que la politique africaine du Maroc, après sa phase fondatrice, a atteint aujourd’hui un seuil nouveau. "En effet, a-t-il souligné, il s’agit d’un palier supplémentaire au niveau de sa portée géographique, de son contenu, de la nature de ses projets et de sa dimension institutionnelle".

"Le Maroc a développé une offre de coopération diversifiée qui s’adresse à tout le continent et qui englobe plusieurs dimensions : diplomatique et stratégique, militaire et sécuritaire, spirituelle et cultuelle, humaine et économique", a-t-il expliqué, rappelant que le tiers des investissements étrangers du Maroc est destiné à l’Afrique, faisant du Royaume le 2ème investisseur africain dans le continent et le premier dans l’ouest de l’Afrique.

M. Bourita a, en outre, indiqué que la politique continentale du Maroc combine des projets régionaux structurants avec des projets de taille réduite mais à fort impact socio-économique, citant à titre d’exemple le Gazoduc Atlantique qui reliera le Nigeria au Maroc; la construction d’usine d’engrais au Nigeria et en Ethiopie; le réaménagement de la Baie de Cocody en Côte d’Ivoire et le Canal de Pangalanes de Madagascar; et la construction de villes nouvelles à Ramciel au Soudan du Sud, la nouvelle Conakry en Guinée, le réaménagement de l’ancien aéroport de Dakar en cité d’Affaires.

"Outre les projets structurants, des projets de taille modeste mais à fort impact socio-économique sont financés et mis en œuvre par le Maroc en Afrique comme la distribution des engrais aux petits agriculteurs, les dons alimentaires au profit des populations démunies, les projets de formation professionnelle ou enfin des projets de débarquement de poissons et de villages de pêcheurs", a-t-il dit.

Sur le plan multilatéral, le ministre a précisé que le Maroc, en tant que Président de la COP22, a veillé à organiser à Marrakech, sous la Présidence du Roi, un Sommet africain sur l’impact des changements climatiques sur le continent, ayant réuni 35 Chefs d’Etat et de Gouvernement, ajoutant que le Royaume, en tant que Co-Président du Forum Global pour la Migration et le Développement, a aussi placé l’Afrique au cœur de la problématique de la migration, alors que les Chefs d’Etat africains ont confié au Roi le leadership sur le dossier de la migration.

M. Bourita a aussi rappelé que le Maroc, en sa qualité de Co-Président du Forum Global de Lutte contre le Terrorisme, a attiré l’attention sur l’importance d’anticiper sur l’évolution de la menace terroriste dans le continent, notant que dans le domaine du Développement et à l’initiative du Maroc, l’Assemblée Générale de l’ONU a consacré un Dialogue de Haut Niveau sur les défis du Développement en Afrique, lors de sa 70è session en octobre 2015.

Et le ministre d’ajouter qu’en sa qualité de Président du Groupe Africain des Etats Parties à l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques, le Maroc a veillé à l’adoption de la 4ème phase du Programme pour l’Afrique, en vue de renforcer les capacités africaines dans le domaine de la protection contre les armes chimiques.

"Cette politique d’ouverture prônée par le Maroc sur son continent depuis 2002 a été couronnée par le retour acté du Royaume au sein de sa famille institutionnelle, l’Union africaine, lors du 28è sommet à Addis-Abeba en Ethiopie", a poursuivi M. Bourita, ajoutant que la décision du Sommet de la CEDEAO de Monrovia permettant au Maroc d’adhérer à ce groupement régional important, ouvre désormais la voie à une insertion harmonieuse du Royaume dans un espace auquel il a toujours été lié.

Soulignant que le partenariat stratégique sino-africain, marqué actuellement par des échanges politiques intenses, une coopération pragmatique et approfondie, des échanges humains et culturels fréquents et une concertation dans les instances multilatérales, est "un atout pour le continent africain qu’il faut davantage consolider", le ministre a estimé que dans le contexte actuel, marqué par des mutations profondes dans l’ordre politique et économique mondial, "le renforcement de la coopération sino-africaine s’impose d’une manière plus accentuée afin de relever les défis auxquels fait face le continent africain".

"L’Afrique demeure malheureusement confrontée aux affres de la conflictualité, du terrorisme international, des catastrophes naturelles et des changements climatiques", a-t-il relevé, soulignant l’importance de travailler de concert pour le règlement des conflits artificiels, savamment entretenus et qui hypothèquent lourdement la Marche vers l’Unité du continent.

"Les défis en matière de paix sont nombreux certes, mais surmontables. Nos efforts doivent se concentrer davantage sur la lutte contre la prolifération des menaces non conventionnelles à la sécurité, telles que le terrorisme, le crime organisé, la cybercriminalité, l’immigration clandestine et les changements climatiques", a-t-il soutenu.

M. Bourita a, par ailleurs, fait savoir qu’après une première session organisée en octobre dernier à Johannesburg, le China-Africa Investment Forum (CAIF) se tiendra à Marrakech les 27 et 28 novembre prochains, soulignant que durant ces deux jours de conférences et de débats, plus de 400 décideurs économiques chinois et africains de haut niveau auront l’occasion de se rencontrer et d’échanger, avec l’objectif de renforcer les partenariats commerciaux entre la Chine et les pays d’Afrique.

"L’accent sera mis sur les implications financières de la nouvelle route et la ceinture de la soie pour les économies africaines et les solutions à privilégier pour capitaliser sur cette nouvelle dynamique", a conclu le ministre.

Source MAP

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite