Le Premier ministre conservateur Stephen Harper, à quelques mois de solliciter un nouveau mandat auprès des électeurs, a présenté les grandes lignes de sa loi antiterroriste qui devrait être prochainement débattue au Parlement.
Ce sont les deux attaques sur le sol canadien les 20 et 22 octobre, où deux militaires avaient été tués par deux individus radicalisés aux idées jihadistes, qui ont donné l’assise nécessaire au gouvernement conservateur pour durcir sa législation.
Dès la seconde attaque, lors de laquelle un militaire avait été tué près du monument aux morts devant le Parlement à Ottawa, le gouvernement avait promis de renforcer sa législation et ses services de renseignement.
"Pour faire face à ces menaces, il nous semble que (la police et le renseignement) pourraient avoir besoin d’outils additionnels", avait alors déclaré Stephen Harper.
Dans le nouveau dispositif, qui devrait être critiqué par l’opposition au Parlement persuadée que la législation actuelle donne déjà tous les moyens pour prévenir des attaques sur le sol canadien, les services de renseignement pourraient avoir la possibilité d’empêcher des candidats au jihad de rejoindre des groupes terroristes.
Les missions du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) sont jusqu’ici cantonnées à la collecte d’informations et à la surveillance. C’est la police qui a le pouvoir d’interpeller des suspects ou de confisquer un passeport d’un individu dont on soupçonne qu’il va s’envoler pour rejoindre des camps d’entraînement ou, par exemple, rejoindre les rangs du groupe Etat islamique.