L’affiche antiminarets autorisée en France

Le Tribunal de grande instance de Marseille a rejeté hier la demande de la Licra qui exigeait le retrait de l’affiche antiminarets du parti de Jean-Marie Le Pen, inspirée par celle de l’Union démocratique du centre (UDC).

L’affiche antiminarets autorisée en France
Ni «trouble manifestement illicite à l’ordre public» ni «provocation à la haine raciale». Saisi par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), qui sollicitait le retrait de l’affiche antiminarets du Front national, le Tribunal de grande instance de Marseille est resté sourd aux arguments de celle-ci.

Le juge des référés a considéré que l’affaire aurait dû être portée devant le Tribunal de Paris où l’association est domiciliée. Selon Me Michel Pezet, ce verdict est une manière de «botter en touche sans se prononcer sur le fond». L’avocat de la Licra estime que l’affiche stigmatise une «communauté» à laquelle on fait courir «un risque».

En attendant la décision du Tribunal de Nanterre sur le référé du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), le parti de Jean-Marie Le Pen a les coudées franches pour diffuser son affiche.
Marquée du slogan «Non à l’islamisme!», elle ressemble étrangement à celle utilisée par l’UDC lors du référendum sur l’interdiction des minarets. On y voit une femme en burqa à côté d’une carte de France recouverte d’un drapeau algérien où poussent des minarets en forme de missiles pointés vers le ciel.

«Ce n’est pas parce qu’une agence de COM et un parti ont une bonne idée qu’il est interdit de la reprendre», se justifie Stéphane Durbec, candidat sur les listes FN. Pour le directeur de l’agence Goal, qui a conçu l’affiche de l’UDC, «c’est du vol! Nous n’avons pas cédé nos droits pour la reproduction de notre graphisme. On va engager une action en justice», a déclaré Alexander Segert au quotidien La Liberté.

En novembre dernier, la version suisse de cette affiche avait elle aussi suscité la controverse. Les Municipalités de Bâle, Fribourg, Zaehringen, Lausanne, Montreux et d’Yverdon-les-Bains avaient décidé d’interdire leur placardage. Genève, Lucerne, Zurich, Winterthour et Bienne avaient fait le choix inverse.

Le chant du muezzin

Pour Jean-Marie Le Pen, qui tenait dimanche à Marseille son dernier meeting avant le 1er tour des élections régionales, dimanche, la polémique n’a pas lieu d’être. «Cette affiche n’est qu’une reprise du motif du t-shirt porté par de jeunes Français de papier», se justifie le leader du Front national. «Les minarets sont, comme la burqa, le symbole de la présence islamiste en France. Les mosquées poussent comme des champignons et le chant du muezzin ne tardera pas à retentir dans nos rues», a-t-il poursuivi devant plusieurs centaines de militants.

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