L’Espagne se dote d’un plan de lutte contre la radicalisation violente et le terrorisme  » jihadiste »

Le gouvernement espagnol a adopté vendredi un plan de lutte contre la radicalisation violente centré particulièrement sur le terrorisme « jihadiste », a-t-on indiqué de source gouvernementale à Madrid.

Ce plan, présenté par le ministre espagnol de l’Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, et adopté lors de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, prévoit le contrôle et la lutte contre les discours jihadistes diffusés sur les réseaux sociaux appelant au recrutement, au financement et à la participation aux attaques jihadistes.

Ce plan appelé "Plan stratégique national de lutte contre la radicalisation", comprend la mise en place de délégations dans des municipalités et les zones sensibles pouvant accueillir des personnes susceptibles de promouvoir des idées liées au terrorisme jihadiste. il vise aussi à combattre la radicalisation dans les centres pénitenciers en Espagne.

Il s’agit d’"un instrument efficace de traitement qui prévient et évite l’émergence et le développement des processus de radicalisation violente et extrême, à travers la détection précoce et la neutralisation de possibles foyers de radicalisme et l’action contre des groupes ou des individus en situation de risque ou de vulnérabilité ", souligne la présidence du gouvernement espagnol dans un communiqué.

Le plan constitue aussi un "élément de coordination" entre les ministères, les communautés autonomes, les diverses institutions et la société civile pour "agir à temps" contre la radicalisation en Espagne, selon la même source.

Dans une conférence de presse tenue à l’issue du Conseil des ministres, Jorge Fern?ndez Diaz, a souligné qu’"entre 1996 et 2012, sept de chaque dix personnes condamnées pour jihadisme dans les tribunaux espagnols ont été radicalisés en Espagne dont 80 pc par Internet".

Il a fait noter que ce plan a pour objectif de "s’attaquer au terrorisme jihadiste à travers la prévention, c’est à dire avant qu’une personne ne soit embrigadée et ne décide de commettre un attentat".

L’adoption de ce plan intervient quelques jours après les attaques terroristes de Paris ayant fait 17 morts et des blessés.

Récemment, le ministre espagnol de l’intérieur avait révélé que quelque 600 personnes sont retournées en Europe après avoir pris part à des combats dans des zones de conflits comme la Syrie et l’Irak, mettant en garde contre le risque que représentent ces individus.

Des 3.000 personnes qui s’étaient rendues aux zones de conflits, notamment en Irak et en Syrie, pour intégrer les rangs de groupes terroristes, quelque 600 sont retournées en Europe, avait souligné le ministre dans des déclarations sur la chaîne espagnole "Telecinco".

Diaz avait mis en garde contre le risque que représentent "des centaines de personnes retournées" qui se trouvent actuellement en Europe et qui peuvent "agir à tout moment comme des acteurs solitaires ou comme des membres de cellules ou des groupes structurés".

Suite à l’attentat terroriste perpétré le 7 janvier contre le journal satirique Charlie Hebdo à Paris ayant fait douze morts, l’Espagne a décidé un renforcement des mesures de sécurité autour des infrastructures critiques et élevé le niveau d’alerte antiterrorisme, tout en écartant le risque d’une attaque terroriste sur le territoire espagnol.

Le pays avait a été frappé en mars 2004 par des attentats terroristes sanglants ayant fait plus de 190 morts et plusieurs blessés.

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