L’Egypte, une économie au bord de la faillite 24 mois après la révolution

Bien qu’elle ait apporté des changements politiques radicaux en Egypte, la révolution du 25 janvier a affecté sérieusement le secteur économique devenu au bord de la faillite, vingt-quatre mois après la chute du régime du président Hosni Moubarak,

Selon des organisations internationales spécialisées, l’économie égyptienne traverse une "grave crise" en raison de la chute enregistrée dans les domaines du tourisme et des investissements.

Les indicateurs prouvent la gravité de la situation. Selon un communiqué de la Banque Centrale d’Egypte (BCE), la livre égyptienne a atteint son plus bas niveau depuis 8 ans.

L’inflation est passée de 4,2 pc en novembre à 4,4 pc en décembre dernier et les réserves en devises, qui servent à soutenir la monnaie nationale et à assurer les importations vitales, sont passées de 38 milliards de dollars à 15 milliards en deux ans.

Le 24 décembre dernier, après le référendum populaire sur une Constitution controversée, l’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) a revu à la baisse la notation des trois plus grandes banques égyptiennes à B- au lieu de B pour l’emprunt souverain à long terme. Une autre baisse est prévue si l’instabilité politique persiste", avertit S&P.

Il s’agit, en fait, de la troisième fois depuis le 25 janvier 2011 que la notation de l’Egypte est revue à la baisse sur fond d’instabilité politique.

Cette crise politique s’était amplifiée le 22 novembre dernier quand le président Morsi a émis une déclaration constitutionnelle lui accordant une immunité temporaire contre toute poursuite judiciaire et protégeant le Conseil consultatif et l’assemblée constituante, à majorité islamiste, contre une dissolution par la Haute Cour constitutionnelle.

Cette crise a été accentuée après la décision du président Morsi d’approuver une augmentation des dépenses publiques de 50 milliards de L.E., ce qui signifie une hausse du déficit budgétaire.

Suite à cette décision, les prévisions sur le déficit budgétaire ont été revues à la hausse à 11,7 pc pour l’exercice en cours qui prend fin en juin 2013, au lieu de 10,9 pc prévus initialement.

Pour pallier à cette crise, l’Egypte est actuellement en discussion avec certaines institutions financières internationales notamment le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 4,8 milliards de dollars.

Dans le cadre du programme économique 2013-2014, le gouvernement islamiste du président Mohamed Morsi envisage d’accélérer les reformes structurelles en réduisant les subventions à l’énergie tout en maintenant un appui pour les groupes sociaux les plus vulnérables, améliorant les recettes fiscales notamment en augmentant la progressivité de l’impô t sur le revenu et en élargissant la taxe générale sur les ventes pour devenir une valeur à part entière ajoutée (TVA).

Ces nouvelles ressources financières générées seront utilisés pour accroitre les dépenses sociales et co-financer les projets d’infrastructure en partenariat public privé.

En matière de politique monétaire et de change, le FMI recommande l’approfondissement des reformes pour faire reculer à moyen terme l’inflation, renforcer les réserves de change pour résister aux chocs extérieurs, accroitre la compétitivité internationale de l’Egypte et attirer les flux de capitaux.

Concernant l’environnement des affaires, les pouvoirs publics devront s’assurer d’affaires des règles du jeu équitables et transparentes entre les intervenants du secteur privé.

Plusieurs partenaires bilatéraux et multilatéraux se sont engagés à soutenir, par des prêts et des crédits concessionnels, le plan de financement de 14,5 milliards dollars de ce programme, jugé par l’opposition insuffisant pour faire sortir l’économie de sa léthargie.

En 2011, l’économie égyptienne a été touchée de plein fouet par les troubles politiques ayant entrainé une baisse des fréquentations touristiques et un gel des investissements privés.

D’après certains observateurs, le pays a besoin de quelque 11 milliards de dollars sur deux ans pour pouvoir redresser son économie et si cette situation de crise dure encore un an, toute l’économie égyptienne s’effondrera.

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