L’Algérie frappée par une série de scandales de corruption impliquant des officiels (Le Monde)

La multiplication des procès de corruption en Algérie témoigne, de l’avis des observateurs, des divisions au sein du pouvoir en place et montre que les tensions politiques sont ouvertes, estime le quotidien français « Le Monde » daté de mardi.

Dans un article intitulé "L’Algérie frappée par une série de scandales de corruption impliquant des officiels", le journal relève qu’en Algérie, beaucoup voient dans la multiplication des affaires traitées par la justice une expression des luttes de clans au sommet de l’Etat.

"Derrière la léthargie dans laquelle s’est installé le pays depuis la réélection du président Bouteflika, en avril 2014, les tensions politiques sont désormais ouvertes", écrit le quotidien, rapportant qu’une nouvelle affaire de pots-de-vin a éclaté récemment avec une enquête déclenchée en Italie à propos d’un contrat de vente d’une centaine d’hélicoptères à Alger.

Il s’agit du deuxième scandale algérien révélé en Italie, note le Monde, rappelant que le premier, en 2013, portait sur le versement de près de 200 millions d’euros par la société Saipem, filiale d’ENI, à des responsables algériens, dont l’ancien ministre de l’énergie Chakib Khelil, actuellement en fuite, en contrepartie de contrats de plus de 8 milliards d’euros.

L’ex-ministre avait été épargné dans une première affaire, dont le procès doit s’ouvrir le 6 juin. Déclenchée début 2010, elle est le fruit d’enquêtes menées par le département du renseignement et de la sécurité (DRS) et a débouché sur l’incarcération des dirigeants du groupe pétrolier et créé de vives tensions entre la présidence de la République et le DRS, souligne le journal, affirmant que ce dernier a depuis été amputé de sa prérogative de mener des enquêtes sur les scandales de corruption.

La thèse de "lutte de clans au sommet de l’Etat" est confortée par la diffusion, en février par le journal italien "La Repubblica", de l’enregistrement d’une discussion téléphonique entre l’ancien patron d’ENI Paolo Scaroni et l’un de ses collaborateurs, au cours de laquelle M. Scaroni y expliquait que Saipem s’était retrouvée au milieu d’une "guerre de factions entre politiciens locaux" en Algérie, poursuit le Monde.

Selon le quotidien, "la même lecture est faite s’agissant des récents procès dans lesquels des ministres et des hauts gradés ont été cités", à savoir notamment l’affaire de l’autoroute est-ouest qui a été un gouffre financier, coûtant 11 milliards de dollars, soit presque le double du montant prévu (6 milliards) et l’affaire Khalifa Bank, du nom d’Abdelmoumène Khalifa, dont le groupe s’est effondré en 2003, entraînant des pertes évaluées entre 1,5 et 5 milliards de dollars.

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