Inhumation à Oran de Blaoui Houari, un géant de la musique algérienne

Blaoui Houari, monument de la chanson oranaise, est décédé mercredi à l’âge de 91 ans après une longue et riche carrière. Il a été inhumé à Oran.

"Je me sens orphelin aujourd’hui. C’est une perte inestimable", a déclaré à l’AFP Baroudi Benkhedda, chanteur oranais qui fut son élève avant de devenir son ami.

"Un chanteur irremplaçable nous a quittés", a-t-il dit. "Nous ferons de notre mieux pour sauvegarder son héritage".

Depuis plusieurs mois, Blaoui Houari avait été tenu éloigné de la scène par la maladie, selon la radio.

Né le 23 janvier 1926 à Oran (430 km à l’ouest d’Alger), il est considéré comme le fondateur dans les années 1940 avec Ahmed Wahbi du genre musical Asri (‘moderne’, en arabe), qui s’inspire des grands maîtres de la musique arabe et y mêle, en les modernisant, les rythmes bédouis et le langage poétique oranais.

"La musique oranaise (moderne) a été créée par Blaoui", a expliqué Baroudi Benkhedda. "Il a modernisé le chant bédouin qui n’était accompagné que par la flûte, en introduisant les percussions, le violon et l’accordéon".

Parolier, compositeur, arrangeur et interprète, Blaoui Houari "était un artiste ouvert qui écoutait tous les genres musicaux, de l’occidental à l’oriental", selon lui.

Multi-instrumentiste, Houari jouait du piano, de la guitare, de la mandoline et fut, selon M. Benkhedda, le premier accordéoniste nord-africain.

Il avait enregistré son premier 45-tours au début des années 1940 et était devenu après l’indépendance de l’Algérie en 1962, le chef d’orchestre de la station régionale d’Oran de la Radio-Télévision algérienne (RTA).

En 1970, il avait dirigé l’orchestre algérien se produisant à l’exposition universelle d’Osaka, au Japon, a rappelé la radio algérienne.

Blaoui Houari a publié une centaine de disques et plus de 900 de ses chansons enregistrées à la RTA y sont conservées, a précisé son ami.

Son répertoire a influencé de nombreux artistes, dont les précurseurs du raï, genre musical né dans les années 1980 à Oran et qui s’est depuis exporté dans le monde entier.

Il a adapté un très grand nombre de textes de chanteurs ou poètes traditionnels oranais, tels que Cheikh Abdelkader Khaldi, auteur du poème Bakhta dont Cheb Khaled, surnommé le "roi du raï", fera un succès international.

La radio algérienne a rendu hommage à Houari en diffusant plusieurs de ses succès.

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