Guéant : « L’islam ne doit pas être un sujet d’empoignades en 2012 »

Guéant :
Accusé à plusieurs reprises, en 2011, de marcher sur les terres du Front national en stigmatisant les musulmans, Claude Guéant veut calmer le jeu en 2012, année électorale cruciale. C’est le message que le ministre de l’Intérieur a voulu faire passer dans cette interview au Monde, daté de mardi.

«Dès avant l’été [2011], j’ai marqué mon souci que les problèmes se posant à propos de l’islam, comme les prières de rue, soient réglés bien en amont des élections présidentielle et législatives [d’avril et mai prochains]. Je ne veux pas que ce thème soit un sujet d’empoignades. Et, si ce devait être le cas, cela ne viendra certainement pas de notre formation politique», assure Claude Guéant.

Selon lui, il ne sera plus nécessaire de «légiférer de manière supplémentaire» sur le sujet, car le travail accompli par le gouvernement en 2011 a porté ses fruits. A commencer par la loi interdisant le port du voile intégral, entrée en vigueur en avril dernier

Sur les débats sur la laïcité et l’islam qui se sont succédé depuis 2010 susciant polémiques et crispations, le ministre a reconnu ne pas méconnaitre les difficultés qui ont pu survenir et le sentiment de malaise que certains musulmans ont pu rencontrer lors de ces débats. « Mais je pense que le bilan de ces derniers mois est plutôt positif. D’abord, les débats ont permis de rappeler ce qu’était la laïcité en France et à quel point elle devait gouverner notre vie publique, je pense notamment à l’édition du "code" de la laïcité et de la liberté religieuse ».

«Ce qu’on demande finalement, c’est que les expressions religieuses de certains ne soient pas ressenties comme provocatrices par l’ensemble des Français », a poursuivi Claude Guéant selon qui "la laïcité fait que les religions se vivent de façon discrète en France". "(…) Ce qu’on demande finalement, c’est que les expressions religieuses de certains ne soient pas ressenties comme provocatrices par l’ensemble des Français ».

Le ministre revoit aussi à la baisse ses statistiques sur le nombre de musulmans en France, qu’il estime désormais à 4 millions, dont 800.000 pratiquants. A la veille du débat sur la laïcité et l’islam, il avait évoqué une fourchette de «5 à 10 millions de personnes», proche des estimations souvent citées par l’extrême-droite. "Il faut faire en sorte que les choses se passent au mieux pour l’immense majorité des musulmans qui respectent les règles républicaines et adoptent nos valeurs, qui ont besoin de lieux de culte et d’une compréhension de la société ».

Accusé par ses adversaires politiques d’avoir volontairement entretenu une certaine confusion entre islam radical et modéré, Claude Guéant fait aujourd’hui clairement la distinction entre une religion «ouverte, tolérante, pleinement insérée dans notre société» et des «discours radicaux» qu’il qualifie d’«intolérables». Et d’ajouter: «Il faut faire en sorte que les choses se passent au mieux pour l’immense majorité des musulmans qui respectent les règles républicaines et adoptent nos valeurs, qui ont besoin de lieux de culte et d’une compréhension de la société».

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