François Hollande inaugure ce mardi le Département des Arts de l’Islam au Musée du Louvre

Le président de la République, François Hollande, inaugure ce mardi les nouveaux espaces du Département des arts de l’Islam au Musée du Louvre en présence de la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filipetti et de personalités étrangères dont la princesse Lalla Meriem. Ce nouveau département a nécessité près de cent millions d’euros dont 60 millions de mécénat, notamment de pays arabes et de la fondation du prince saoudien al-Walid ben Talal et du roi Mohammed VI.

François Hollande inaugure ce mardi le Département des Arts de l’Islam au Musée du Louvre
Ouvert au public samedi, ce huitième département du musée parisien abrite une collection de près de 3.000 pièces, dans un nouveau bâtiment protégé d’une verrière ondulée et mordorée, dans la cour Visconti.

Vingt-cinq ans après la pyramide de la Cour carrée, le Louvre repousse ses murs pour offrir une vision passionnante des arts de l’islam grâce à une scénographie très étudiée, didactique et interactive.

Ce "déploiement magnifique des arts de l’Islam, de l’Espagne jusqu’à l’Inde moghole" a nécessité dix ans de travail, impulsé par le président Jacques Chirac, a rappelé Henri Loyrette, président-directeur du musée du Louvre. L’ancien chef de l’Etat a d’ailleurs découvert les lieux dimanche lors d’une visite privée. "C’est un projet qui est né en 2001 d’une discussion avec le président Chirac", a ajouté M. Loyrette. "C’est vraiment lui qui est à l’origine de ce projet, qui l’a toujours soutenu, qui a créé ce département en 2003", a-t-il souligné.

"Il n’y a pas beaucoup de collections au monde qui puissent donner un aperçu aussi vaste et original sur cette civilisation", s’est félicité M. Loyrette, qui souhaite offrir une autre image de l’islam en ces temps politiquement agités.

Certains objets risquent surprendre, allant à l’encontre des clichés sur l’islam comme des bols à vin, des céramiques à visage humain ou représentant des animaux, et des poteries illustrées de mots d’amour. Quant au baptistère de Saint Louis utilisé pour baptiser les rois de France, il s’agit d’un bassin mamelouk du XIVe siècle. "Des pièces essentiellement profanes", confirme Sophie Makariou, directrice du département des arts de l’islam, qui ne veut pas laisser la culture islamique aux "djihadistes".

Pour la première fois sont présentées au public des pièces imposantes comme les incroyables mosaïques de la mosquée de Damas, le porche mamelouk du XVe siècle d’une demeure cairote ou encore le mur de céramiques ottomanes qui a demandé près de deux ans de travail.

François Hollande inaugure ce mardi le Département des Arts de l’Islam au Musée du Louvre
Dans ce "parcours organisé chronologiquement en quatre grands temps historiques allant de 632 à 1800", le visiteur se repère dans "l’histoire extrêmement complexe d’un monde islamique" qui s’étend de l’Europe, à l’Asie et au nord de l’Afrique, aidé par des cartes animées, souligne Sophie Makariou.

Treize siècles qui vont du premier califat installé à Bagdad, à l’Iran actuel, premier à se convertir à l’Islam, jusqu’aux Mamelouks et princes moghols ayant conquis l’Inde, périodes organisés sur deux niveaux, le premier en rez-de-chaussée sous l’incroyable verrière en mailles d’aluminium, conçue par les architectes Mario Bellini et Rudy Ricciotti laissant filtrer la lumière naturelle, et le deuxième niveau en sous-sol, creusé sous la cour Visconti, d’un seul tenant, fait de cimaises en béton noir.

Cette incroyable collection du Louvre, enrichie de pièces du musée des Arts décoratifs, bénéficie d’une scénographie particulièrement étudiée. Lumière naturelle dans la première salle du département, cimaises qui permettent de "tourner autour des oeuvres pour qu’on arrête de les réduire à de simples photographies, à des objets bidimensionnels", résume Sophie Makariou.

Le choix d’un espace sans rupture permet de montrer également la continuité dans les civilisations islamiques, enrichies les unes des autres, se répondant au fil du temps et des influences.

Pour les néophytes, de nombreuses animations multimédia permettent de mieux comprendre par exemple le site où ont été découvertes les mosaïques à fond d’or de Damas. Des animations sonores donnent à entendre des poèmes dans les trois langues utilisant l’écriture arabe, à savoir l’arabe, le persan et le turc ancien.

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