Forêt d’arganier : la conservation et la régénération en priorités au Maroc

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Face aux multiples pressions qui pèsent sur la forêt d’arganier, la conservation et la régénération de cette espèce endémique propre à la région du Souss et ses environs ont été toujours érigées en priorités au Maroc.

Selon le Secrétaire général du Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, Abderahim Houmy, un programme pour la plantation de 20.000 ha d’ici 2014 dans le cadre de projets intégrés, a été réalisé à hauteur de 75 %.

La maîtrise de la production des plants et les premiers essais de régénération de l’arganier sur des superficies très limitées, ont été effectués vers le début des années 2000.

Les acquis et les perspectives de la recherche scientifique sur l’arganier ont été au coeur des débats entre scientifiques, gestionnaires de forêts, opérateurs économiques et utilisateurs lors d’un congrès international tenu en fin de semaine à Agadir.

La dynamique de conservation a été intensifiée d’autant plus que la réserve d’arganeraie, qui s’étale sur une superficie de 2,5 millions d’hectares, a été déclarée, en 1998, par l’UNESCO, première réserve de biosphère au Maroc.

Il faut dire qu’outre l’exploitation par les ayants droits, les activités agricoles et pastorales, l’arganier, espèce autochtone d’un milieu aride, subit la pression d’une urbanisation galopante, en particulier au niveau de la capitale du Souss, une triste réalité rappelée encore une fois avec force lors du congrès d’Agadir.

Les projets d’investissement entrepris depuis les années 1970 ont mobilisé aux dépens de la forêt, une superficie globale d’environ 12.860 ha, dont 5.860 ha au profit des projets d’infrastructures, d’urbanisation et du tourisme et 7.000 ha pour l’agriculture.

Fort des résultats d’une recherche scientifique soutenue, le Haut commissariat aux Eaux et Forêts dit avoir misé sur le processus de régénération de l’arganier en mettant en valeur les acquis de l’expérience du passé mais aussi les nouveaux résultats de la recherche.

Pour assurer une meilleure réussite des interventions, une série d’actions ont été nécessaires, telles la clôture systématique des périmètres de régénération, l’octroi de compensations aux ayants droits et l’initiation de programmes de régénération communautaires avec les associations de développement local.

Il faut dire que le statut de réserve de biosphère octroyé par l’UNESCO qui consacre d’ailleurs la richesse de cet écosystème, impose d’adopter progressivement des systèmes de gestion appropriée des ressources naturelles et la préservation des espaces forestiers et de leur biodiversité.

Conformément aux dispositions du cadre statutaire du Réseau Mondial des Réserves de Biosphère, la réserve d’arganier a ainsi fait l’objet de l’évaluation décennale en 2009.

Le Comité consultatif international sur les réserves de biosphère "s’est déclaré satisfait de la mise en oeuvre du plan cadre de cette réserve de biosphère", se félicite M. Houmy.

En raison de ses propriétés et de ses utilisations, l’arganier fait également partie des ressources génétiques couvertes par le champ d’application du protocole de Nagoya (Japon le 29 Octobre 2010) adopté sous les auspices de la Convention sur la Diversité Biologique.

Les deux principaux objectifs retenus lors de cette conférence concernent l’adoption d’un protocole relatif à l’accès aux ressources et partage des avantages (APA) et l’établissement d’un Plan stratégique de préservation de la biodiversité pour 2020.

Le protocole APA est important pour la conservation de l’arganier, selon M. Houmy, dans la mesure où il permettrait à assurer un partage des avantages découlant de l’exploitation de ses produits et ce, à travers des incitations en faveur de la conservation et l’utilisation durable de cette ressource et au développement socio-économique local et au bien-être des populations locales.

Dans cet élan pour préserver et réglementer l’exploitation de cette espèce, deux nouvelles conventions ont été conclues en marge du colloque scientifique d’Agadir. L’objectif est de parvenir, dans une démarche participative, à mieux organiser la filière arganier et assurer, au mieux, l’équilibre entre les impératifs socio-économiques et les exigences de la pérennité d’un patrimoine universellement reconnu.

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